Les enseignants de la direction communale de l’enseignement en commune Ntahangwa de la mairie de Bujumbura indiquent que depuis le début de cette semaine, les directeurs des écoles organisent des réunions où ils les informent qu’ils doivent donner un montant pour les contributions des élections, un montant qui sera donné à l’occasion de la célébration de la journée mondiale dédiée à la femme.
Ces enseignants ajoutent aussi qu’on leur a dit que cette injonction émane de la ministre de l’éducation qui, à son tour, en a reçu l’ordre de la première dame du pays.
Selon nos sources, le but de cette contribution serait de remercier Dieu pour toutes les bénédictions reçues. Les mêmes sources font savoir que chaque enseignement contribuera à hauteur de la grâce reçue, à condition de ne pas aller en dessous de 1.000 francs burundais, et ce avant le 4 mars prochain.
Certains enseignants de la mairie de Bujumbura disent ne pas comprendre comment un enseignant peut être considéré comme une vache laitière alors qu’il fait partie des catégories des fonctionnaires d’Etat les moins rémunérés. Pire encore, ils vont contribuer à 3 reprises en un seul mois, la première contribution étant mensuellement retenue à la source comme apport à la préparation des élections de 2020. Quant à la deuxième contribution, elle leur a été exigée par les responsables de leurs syndicats sans leur consentement pour venir en aide aux habitants de Kirundo menacés par la famine et la dernière en date est celle concernant la contribution à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme.
Dépassés, ces enseignants se demandent comment leur ministre de tutelle peut cautionner de telles pratiques alors qu’elle sait bien que la plupart d’entre eux touchent un salaire inférieur à 100 mille francs burundais. Et ces enseignants de demander que ces contributions intempestives cessent.
Contacté à propos, la ministre de l’éducation, Janvière Ndirahisha s’est refusée de tout commentaire.