« 3.500.000 de francs burundais », c’est la somme exigée pour que Marie-Claudette Kwizera puisse revoir les siens. Enlevée le 10 Décembre dernier par des agents du Service Nationale des Renseignements (SNR), aujourd’hui ils réclament de l’argent pour la libérer. Pour le Président de la ligue Iteka, « c’est une honte de voir des enlèvements,masqués en arrestations, devenir un fonds de commerce ».
« Nous étions étonnés qu’elle soit arrêtée alors qu’elle ne fait jamais de déclarations en rapport avec l’organisation puisqu’elle est dans le domaine des finances » déclare Anschaire NIKOYAGIZE.« Après enquêtes, on a su qu’elle était dans les mains du SNR. Nous sommes convaincus que son arrestation a un rapport avec la correspondance du procureur général de la république sur la fermeture de la ligue Iteka et le gel de nos comptes. C’est elle qui autorisait les sorties de fonds » poursuit le Président de la Ligue Iteka.
Le président de la ligue Iteka se dit extrêmement choqué de voir des agents de l’Etat exiger des rançons à la population, « alors qu’ils devraient la protéger ». Ces agents du SNR ont refusé toute visite au mari de Marie-Claudette Kwizera avant le paiement de la rançon. La ligue des droits de l’homme Iteka ne compte verser aucune somme d’argent quelle qu’elle soit « cela équivaut a une corruption alors que nous la combattons » martèle Anschaire NIKOYAGIZE. « Et si ces agents le font dans le dos du gouvernement, que ce dernier les sanctionne ! Ou bien le gouvernement chercherait à récupérer les fonds qu’il recevait, aujourd’hui gelés par l’Union Européenne » conclut le président de la Ligue Iteka.
Ce n’est pas la première fois que ces pratiques d’arrestations arbitraires par des agents du SNR qui se transforment en demandes de rançon sont dénoncées par des proches des victimes.