« J’avais une toute autre vision de mon avenir. Mais, tous mes espoirs se sont envolés quand je me suis retrouvé au camp ». Ce témoignage est celui d’un des jeunes ayant bénéficié de la formation au métier de designer de la Maison Shalom et qui a participé dans la collection « élite design » et au défilé de mode organisé par l’agence Umuderi à Kigali. La plupart de ces jeunes burundais viennent du camp de Mahama et d’autres de la maison « Oasis of Peace » à Kigali.
« C’était très difficile au début car les trois premiers mois, je le prenais pour une simple occupation mais aujourd’hui j’adore ce que je fais », se réjouit un autre jeune.
Lors de ce défilé qui a vu la participation de plusieurs burundais vivant au Rwanda, des rwandais mais aussi des internationaux, ces jeunes burundais ont pu montrer leurs capacités et ont eu la sympathie des participants. « Nous sommes très contents. Malgré leur situation, ils se sont apitoyés de leur sort et en ont sorti le meilleur », a fait savoir un des invités à ce défilé de mode.
Leurs formateurs saluent aussi le courage et la volonté manifestés par ces jeunes réfugiés burundais durant cette formation. Toutefois, ils disent qu’ils ont encore un autre chemin à parcourir et le plus important est de devenir autonome. C’est-à-dire pouvoir créer leurs propres collections. « C’est très surprenant car ils apprennent très vite. Certes, maintenant ils peuvent reproduire un modèle qu’on leur montre mais notre objectif premier est de pouvoir leur apprendre à créer leur propre collection. », a indiqué un des formateurs.
Margueritte Barankitse, la pionnière de ce projet se dit fière de ces jeunes et les encouragent encore à se surpasser car, selon elle, ils sont capables de faire plus. : « D’abord, je voulais dire que je suis très contente du pas déjà franchi par ces jeunes. Nous avons beaucoup de projets pour l’avenir. L’Elite center ne va pas seulement se contenter de ce qu’on a déjà fait mais on veut avancer avec tous les jeunes. Je lance un appel à tous les jeunes dont les rêves ont été brisés par les évènements passés, il faut qu’ils travaillent car tant qu’on est en vie, l’espoir est là ». Marguerite Barankitse invite aussi tout le monde à visiter leurs réseaux sociaux Instagram et Facebook.
Article de presse sur l’émission TURIHO du 21/08/2018. Avec le soutien de la Wallonie-Bruxelles International.