A 120 kilomètres de la capitale rwandaise Kigali, à l’Est sur la frontière rwando-congolaise, dans la province de Rubavu, trois jeunes et un homme d’un certain âge issus de l’association des réfugiés burundais se sont mis ensemble et ont opté pour la porciculture: ‘’Nous avions pensé à élever des poules mais nous avons eu des difficultés à trouver un poulailler’’, confie le senior ajoutant qu’ils se sont tournés vers l’élevage des porcs parce qu’un de leurs amis leur a prêté sa porcherie qu’il n’utilisait plus.

Les cotes de la porcherie sont en bois avec un toit de tuiles. A vu d’œil, ces porcs sont en bon état, très sains et propres, une situation qui reflète l’investissement et le travail de ces pionniers.

La porciculture est une activité nécessitant un investissement lourd et long surtout nourrir les porcs et l’espace d’élevage. C’est le problème majeur que rencontrent ces réfugiés burundais bien qu’il en existe d’autres : ‘’nous dépensons en moyenne 4.000 francs rwandais par semaine rien que pour la nourriture. Nous essayons de diversifier la nourriture que nous donnons à ces porcs pour limiter les dépenses. Nous travaillons aussi avec les restaurants locaux pour récupérer les restes de nourriture moyennant un petit paiement’’, explique un autre jeune.

Un autre problème est celui de trouver leur propre espace pour construire une plus grande porcherie car les porcs se multiplient deux fois plus vite, ont-ils dit. En seulement dix mois le nombre de leurs porcs a doublé, ils sont passés de 11 à 22. Le fait qu’ils réussissent aussi comme ils expliquent, suscite la jalousie de ceux qui voudraient prendre leur place et les expulser de cet espace. ‘’Nous sommes déjà très satisfaits du parcours déjà accompli et nous ne comptons pas en rester là. Nous aimerions essayer avec les poules, pourquoi pas les vaches’’, souligne un des trois jeunes, initiateurs de ce projet.

La porciculture a beaucoup changé la vie de ces quatre burundais car ils ont su se faire une place à Rubavu. Aujourd’hui, ils se sont fait une base de clientèle rwandaise et congolaise et inspirent d’autres burundais à investir dans l’élevage. ‘’Nous ne remercierons jamais assez notre senior qui nous a initié à ce métier. Maintenant nous avons d’autres perspectives d’avenir, nous marier et avoir des enfants.’’

Article de presse sur l'émission TURIHO du 13 Novembre 2018. Avec le soutien de la Wallonie-Bruxelles International.