Aucune trace du journaliste Jean Bigirimana depuis 11 mois, le pouvoir et la justice burundaise n’ont rien fait pour que la lumière soit faite. Aujourd’hui, sa femme se dit menacée ; elle a découvert un tract chez elle l’avertissant qu’elle pourrait rejoindre son mari à tout moment.
« Cela fait peur. Les tracts m’ont rappelé l’époque où ils ont versé du sang sur notre mur. Ils avaient écrit qu’on allait nous couper en morceaux. On n’est pas du tout en sécurité, j’ai même suspendu mes études. Je demande qu’on soit protégé », lance la femme de notre confrère.
Pour l’employeur de Jean Bigirimana, c’est la consternation. Selon Antoine Kaburahe, c’est désolant de voir la famille de Bigirimana malmenée alors qu’elle était déjà dans la désolation. « C’est une souffrance de plus pour cette famille qui vit sous le choc de la disparition de Jean Bigirimana. Elle a besoin de tranquillité au lieu des tracasseries qu’elle subit aujourd’hui », déclare le Directeur du groupe de presse Iwacu.
Le directeur du groupe de presse Iwacu demande que la lumière soit faite sur la disparition forcée de Bigirimana: « nous demandons la vérité, quelle qu’elle soit sur la disparition de Jean Bigirimana. On ne se fait pas trop d’illusions mais on a besoin de savoir, sinon il est difficile de faire son deuil et de tourner la page », ajoute Kaburahe.
Le journaliste Jean Bigirimana est porté disparu depuis le 22 Juillet 2016 dans la zone Bugarama, commune et province Muramvya. La population des environs affirmait qu’il a été enlevé par des agents du Service National des Renseignements burundais, mais la police et le SNR ont nié toute implication dans cette disparition sans toutefois donner des pistes sur les circonstances de cette disparition forcée.