Le journaliste Jean Bigirimana du groupe de presse IWACU a été arrêté samedi le 22 Juillet 2016 en zone et commune Bugarama de la province Muramvya. C'est à une trentaine de kilomètres à l'Est de Bujumbura. C'est au moment où il se rendait voir un de ses contacts promettant à son épouse Godeberthe Hakizimana qu'il allait revenir déjeuner avec elle.
Des témoins sur place ont raconté avoir vu Jean Bigirimana se faire arrêter par des agents du service national de renseignements burundais. Les mêmes témoignages ont fait savoir qu'il aurait été embarqué à bord d'une camionnette aux vitres teintées. Plus, personne n'a eu de ses nouvelles depuis.
En date du 11 août 2016, deux corps sans vie dont l'un était décapité ont été découverts dans le ravin de la rivière Mubarazi non loin du lieu de l'arrestation de ce journaliste.
D'aucuns se demandaient si parmi ces corps figurait celui du journaliste Jean Bigirimana. L'administration s'est précipitée pour l'inhumation de ces corps sans test ADN ou autre expertise préalable, selon l'organisation Reporters sans frontières RSF en sigle.
Son épouse aurait trouvé devant sa porte un tract la menaçant et lui demandant de démentir toutes les déclarations faites au sujet de son mari. Sa famille a, par la suite, décidé de quitter le pays le 24 juin 2017. Après 20 mois sans aucune nouvelle, Godeberthe Hakizimana épouse de Jean Bigirimana raconte les difficultés éprouvées en exil avec ses deux fils. « Nous vivons très mal comme des refugiés, je n'ai rien du tout alors que je dois me débrouiller pour le loyer et la ration, c'est dire que la vie est difficile. Ce que nous demandons c'est que des enquêtes soient menées pour en arriver à la vérité », a-t-elle déclaré.
Le 5août 2016 quelques jours après son arrestation, la commission nationale indépendante des droits de l'homme, CNIDH, avait demandé à la police de concentrer des investigations entre Bugarama, Bukeye et Muramvya, sur les dernières traces du journaliste Jean Bigirimana.