Le rapport de HRW sorti ce 18 Janvier 2018 intitulé « Burundi, événements de 2017 » fait savoir que la crise politique qui a débuté en Avril 2015, quand le Président Pierre Nkurunziza a affiché sa volonté de briguer un troisième mandat, s’est poursuivi en 2017.
Selon HRW, les Forces de l’ordre, les agents du Service national de Renseignement et les jeunes Imbonerakure du parti au pouvoir, se sont rendus coupables de nombreux meurtres, disparitions, enlèvements, actes de torture, viols et arrestations arbitraires, sans parler des agresseurs non identifiés qui ont mené des attaques à la grenade, tuant ou blessant de nombreuses personnes. Le dit rapport souligne que des cadavres de personnes tuées dans des circonstances inconnues ont été régulièrement découverts à travers le pays.
Des violences basées sur le genre ont été commises, selon Human Rights Watch, des filles et des mères étant les principales victimes. Selon le rapport de cette ONG, les auteurs de ces atrocités sont les jeunes Imbonerakure du parti CNDD-FDD et la police qui parfois sont munis d'armes à feu, de bâtons ou de couteaux, les bourreaux continuant à menacer, dans certains cas, les victimes après les avoir violées. Human Rights Watch revient également sur une vidéo qui a fait le tour du web en Avril 2017, une vidéo dans laquelle apparaissent les Imbonerakure, les jeunes affiliés au parti au pouvoir, menaçant « d’engrosser » leurs adversaires politiques. HRW ajoute que l’incitation à la haine et à la violence s’observent toujours au Burundi et ne sont pratiquement jamais condamnées par les autorités. Le rapport de Human Rights Watch note également que les Forces de l’ordre ont arrêté, maltraité et emprisonné illégalement de nombreux membres des partis d'opposition, ceux du parti MSD et du FNL pro-Rwasa étant les plus ciblés.
Selon toujours ce rapport de Human Rights Watch, des crimes graves restent toujours impunis, le système judiciaire étant manipulé par le parti au pouvoir et les responsables du Service national de Renseignement.
Le rapport de Human Rights Watch indique aussi que le nombre de réfugiés burundais est resté élevé en 2017 malgré les déclarations du Gouvernement du Burundi affirmant que le pays a totalement recouvré la paix. Et de signaler que plus de 400.000 Burundais sont toujours en exil, principalement en Tanzanie, au Rwanda, en Ouganda et en République démocratique du Congo, ce qui, selon ce rapport, reste une des plus grandes préoccupations du conseil de sécurité des Nations Unies.
Dans ce même rapport, Human Rights Watch regrette qu'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU de juillet 2016 autorisant le déploiement de 228 policiers de l'ONU au Burundi n'a pas été mise en application au cours de l’an 2017, du fait que le pouvoir de Bujumbura a catégoriquement rejeté cette résolution.