Aimée Laurentine Kanyana en charge du ministère de la justice se réjouit et affirme qu'en adoptant cette convention, le Burundi avait voulu se rallier avec le reste du monde pour bannir et éradiquer les crimes de guerres, les crimes contre l'humanité et le Génocide. La ministre de la justice ajoute que le Burundi et les autres pays africains ont constaté amèrement que ladite cour ne vise qu'à un complot de déstabilisation des pays africains au détriment des pays occidentaux.
"Le constat est que les pays africains deviennent des victimes de l'Amérique et de l'Occident par la CPI."
Un acte de trahison de Bujumbura envers son peuple selon la société civile burundaise
Selon les membres de la campagne des 100 jours dédiée à la justice internationale pour le Burundi, ce retrait est non seulement une lâcheté mais aussi une trahison de Bujumbura envers le peuple Burundais meurtri par tant de violence et d'injustices
"C'est un acte lâche, cruel et de trahison du régime de Pierre Nkurunziza, un régime qui a choisi la violence comme mode de gouvernance, à obstruer toute voie vers la justice, la vérité. Nous condamnons toutes les crimes commis sur les citoyens burundais depuis avril 2015 et demandons que la CPI opère dans les meilleurs délais pour que les auteurs soient arrêtés et jugés.", Souligne Maitre Janvier Bigirimana.
Les membres de cette campagne qui a pris fin ce 27 octobre, appellent toutefois les burundais à rester unis et mobilisés pour faire face à ces moments durs de l'histoire du Burundi.
Un retrait sans incidents sur les enquêtes préliminaires déjà faites.
Bien que Bujumbura chante ce retrait, le porte-parole de la Cour Pénale Internationale Fadi El Abdhallah fait savoir que c'est un droit pour chaque pays d'intégrer ou de se retirer du statut de Rome.
"On respecte le droit de chaque pays de se retirer ou de se joindre à la Cour Pénale Internationale. Cela dit, le retrait du Burundi selon les termes du statut de Rome, n'a pas d'effet sur la compétence de la CPI pour connaitre des crimes commis avant le retrait, donc des crimes commis avant ce 27 octobre", explique Fadi El Adballah
Le porte-parole de la CPI de préciser que le moment voulu, le bureau du Procureur de la Cour Pénale Internationale annoncera l’issu des enquêtes préliminaires entamées en avril 2016. S’il y aura ou pas lieu à une enquête concernant les actes prétendument commis au Burundi.
Sérieux recul qui isole encore plus le Burundi de la communauté internationale selon l'UE
Réaction de l'Union Européenne : la résolution pacifique de la crise burundaise n'est plus possible après le retrait du Burundi du statut de Rome, un sérieux obstacle à la lutte contre l'impunité.
Dans un communiqué sorti par l'UE, ce retrait marque un sérieux recul du pays qui risque de l'isoler de plus en plus de la communauté internationale. La décision prive également les victimes des crimes et d'abus des droits de l'homme d'obtenir réparation.
L'UE précise en outre que ce retrait affaiblit la société civile et rappelle que le rapport de la commission d'enquête est clair sur la gravité des allégations sur les violations des droits de l'homme.
Toute solution à la crise aura besoin du rétablissement de la loi y compris le fait de juger toutes les violations des droits de l'homme et obliger leurs auteurs à rendre des comptes.
Enfin, l'UE espère que le Burundi ayant appartenu au statut de Rome continuera de coopérer avec la CPI.