Se déclarant satisfaits de la volonté affichée par le gouvernement du Burundi à coopérer avec le Conseil des droits de l'homme et le Haut-Commissariat des droits de l'homme, le groupe constitué par la majorité des pays africains membres du Conseil des Nations-Unies aux droits de l'homme, avec à la tête la Tunisie, a plaidé pour la priorisation de la justice burundaise dans la lutte contre les crimes en cours au Burundi.
"Le projet du groupe africain demande au Commissaire des droits de l'homme d'envoyer une équipe de trois experts qui aura pour mandat de travailler en coopération avec le gouvernement burundais en vue de collecter des informations, de déterminer les faits et les circonstances en vue de les transmettre aux autorités judiciaires du Burundi qui auront la charge d'établir la vérité et de traduire devant la justice burundaise toutes les personnes ayant perpétrées des crimes des violations des droits de l'homme", présente le représentant de la Tunisie au Conseil des Nations-Unies aux droits de l’homme.
L'Union Européenne qui, dans son projet de résolution a entre autres proposé l'ouverture immédiate des enquetes par la Cour pénale internationale n'a pas apprécié la proposition du groupe africain. Jugeant la procédure ni transparente, ni inclusive, l'UE représentée par la Littonie trouve également que la résolution du groupe africain ne reflète pas l'ampleur et la gravité de la situation des droits de l'homme, d'où son opposition à ladite résolution.
‘’L’envoi d’une telle équipe qui serait dépendante entièrement du bon vouloir des autorités ne permet pas de penser qu’elle sera à mesure d’apporter une plus value à la lutte contre l’impunité au Burundi. Monsieur le président pour toutes ces raisons l’UE appelle l'ensemble des États-membres de ce Conseil de voter Non’’, réplique le représentant de l’union européenne.
Cette résolution du groupe africain a été votée à 23 voix pour, 14 contre et 9 abstentions. Sur 12 pays africains qui étaient présents à la session, 11 pays dont le Burundi ont approuvé la résolution, le Botswana a voté abstention et le Rwanda n'a pas été représenté à la 36ème session du Conseil des Nations-Unies aux droits de l'homme.
Toutefois, la résolution votée reste muette sur les recommandations du dernier rapport de la Commission d'enquête sur le Burundi, lesquelles proposent la reconduction du mandat de cette Commission spéciale ainsi que l’ouverture immediate des enquetes sur les crimes en cours au Burundi par la cour pénale internationale.