Devant l'assemblée des participants à la 36ème session du Conseil des Nations-Unies des droits de l'homme, le président de la Commission d'enquête des experts Fatsah Ouguergouz a expliqué les principes qui ont guidé leur travail et surtout l'attitude du régime burundais qui a refusé toute coopération au cours de l'enquête pour, dit-il, jouer à la victime après.
"Les membres de notre Commission se sont acquittés de leur mission de manière rigoureuse et impartiale, respectueux des principes de dialogue et de coopération constructive. Nous regrettons les déclarations publiques parfois virulentes visant à décrédibiliser notre Conseil en insistant notamment sur le fait que la Commission ne s'est pas rendue au Burundi pour enquêter. Je rappellerai que le Gouvernement burundais nous a refusé l'accès à son territoire. Il ne peut donc pas aujourd'hui nous rapprocher une situation qui l'a lui-même créer", explique le président de la Commission spéciale des enquêtes.
Sans surprise, le représentant permanent du pouvoir de Bujumbura a rejeté les conclusions du rapport mettant plutôt en garde la Communauté Internationale contre les risques d'un retour en arrière, malgré, ajoute-t-il, les efforts du Gouvernement burundais.
Et la societe civile burundaise de plaider pour la suspension du Burundi au sein du Conseil des droits de l'homme de l'ONU et l'ouverture rapide des enquêtes par la Cour Pénale Internationale.
"Au vu de l'ampleur de la gravité des violations documentées par la Commission, nous appelons les membres du Conseil des droits de l'homme à demander instamment la suspension du Burundi du Conseil même", indique Me Lambert Nigarura de la Coalition burundaise pour la CPI.
Un fait inédit, Jacques Bigirimana, président du parti FNL reconnu par le pouvoir est intervenu dans cette session non pas comme homme politique à la tête de l'opposition extra-parlementaire mais plutôt en tant qu'activiste de l'ONG CIRID, ce qui a étonné plus d'un.
La majorité des pays qui se sont exprimés ont plaidé pour le renouvellement du mandat des experts de l'ONU et l'ouverture des enquêtes par la Cour Pénale Internationale. Sur les trente-quatre pays qui ont pris la parole, quatre seulement ont été réticents par rapport aux conclusions du rappor t: il s’agit de la RDC, l’Iran, la Russie et le Venezuela.