Selon le HCR, dans la première catégorie des auteurs se trouvent des partenaires intimes. Les maris et les amis forment cette catégorie. Le HCR explique que dans la plupart des sociétés, le rôle de genre accepté pour les partenaires intimes de sexe masculin est celui de prise de décisions et d’exercice d’une autorité sur le partenaire féminin. Malheureusement, cette autorité et cette influence sont souvent exercées par le biais de la discrimination, de la violence et de l’abus, selon le HCR.
L’agence onusienne en charge des réfugiés classe les membres de la famille, proches parents et amis dans la seconde catégorie. Le HCR signale que les filles risquent beaucoup plus de souffrir de violence sexuelle et sexiste dans la sphère domestique. ‘’De la négligence à l’inceste, ces violences ne sont pas toujours dénoncées, car elles impliquent, en tant qu’auteurs, des pères, des beaux-pères, des grands-pères, des frères et des oncles.’’, indique le HCR. Ce dernier ajoute que des pratiques traditionnelles préjudiciables ont également lieu avec le consentement et parfois la participation de membres de la famille et de proches parents et amis.
Certains Membres influents de la communauté sont également quelques fois les auteurs des violences sexuelles et sexistes. Cette troisième catégorie est formée d’enseignants, des dirigeants, et des hommes politiques selon le HCR. Ce dernier signale que les dirigeants et autres membres de la communauté peuvent abuser de leur pouvoir en commettant des actes de violence sexuelle et sexiste. Dans de telles situations, la victime est encore plus réticente à dénoncer la violence, du fait de la position de confiance et d’autorité qu’occupe l’auteur de ces actes au sein de la communauté.
Les Forces de sécurité et militaires sont classés par le HCR dans la quatrième catégorie des auteurs probables des violences sexuelles et sexistes. Dans cette catégorie, se trouvent également les personnels qui assurent le maintien de la paix. Les militaires incarnent souvent le pouvoir ultime. Ils sont habituellement armés et sont mandatés pour assurer la sécurité dans les communautés. Dans certaines situations, ils peuvent arrêter et parfois détenir impunément des personnes. Les militaires et les forces de sécurité sont souvent en position d’accorder ou de refuser des droits et des privilèges aux réfugiés. ‘’Franchir une frontière, passer par un point de contrôle et demander des biens et des services à des forces armées peut accroître le risque d’être l’objet de violence sexuelle et sexiste, notamment dans le cas des femmes réfugiées.’’, rapporte le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés.
Dans son rapport, l’agence onusienne pointe également du doigt les Agents de l’aide humanitaire. C’est une catégorie composée du personnel international, national et réfugié des organisations d’aide humanitaire, y compris des ONG, des institutions des Nations Unies et des ministères des gouvernements d’accueil qui occupent des positions de pouvoir élevé dans les établissements de réfugiés. Ils sont perçus par la communauté comme ayant de l’argent, de l’influence et du pouvoir. Malheureusement, déplore le HCR, il s’est trouvé des cas où ces agents ont abusé de leur pouvoir et ont commis des actes de violence sexuelle et sexiste. Cependant, le HCR exige des sanctions spécifiques pour les auteurs des violences sexuelles et sexistes se trouvant dans cette catégorie. ‘’Il est crucial que tout le personnel d’aide humanitaire reçoive une formation et une sensibilisation à la violence sexuelle et sexiste et qu’il soit tenu de rendre des comptes en cas de comportement inapproprié.’’, indique le HCR.
Enfin, en sixième position, viennent les Institutions. Le HCR explique que les pratiques discriminatoires dans l’apport de services sociaux aident à maintenir et à accroître les inégalités entre les genres. ‘’Retenir des informations, retarder ou refuser l’octroi d’une assistance médicale, offrir des salaires inégaux pour le même travail et faire obstruction à la justice sont quelques-unes des formes de violence perpétrées par l’intermédiaire des institutions.’’, indique le HCR dans sa publication intitulée ‘’La violence sexuelle et sexiste contre les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées’’.