Soupçonné de détenir des informations sur des cas de défections des militaires ex-FAB, Pacifique BIRIKUMANA, introuvable depuis le 08 Avril 2017, aurait été assassiné après beaucoup de séances de torture dans différentes localités de NGOZI et CIBITOKE
Pacifique BIRIKUMANA a été enlevé en date du 08Avril 2017. Les enquêtes du FOCODE montrent que ses ravisseurs l’attendaient à la sortie d’un bar : « Pacifique BIRIKUMANA a reçu une mission de ses supérieurs de conduire un bus de type coaster vers Gitega où il transportait des militaires du camp Ngozi qui devait revenir le même jour à Ngozi. Au retour, il a remis le bus au parking du diocèse. Avant d’arriver à sa résidence, il est passé à un bistrot où il partagé un verre avec des amis. A la sortie du bar, Pacifique BIRIKUMANA a été enlevé par un groupe de quatre Imbonerakure dont un certain Régis Ndizeye surnommé Majewusi qui travaille à la Mutuelle de la fonction Publique à Ngozi. Ce dernier se targue d’avoir éliminé le disparu », révèle le rapport de l’enquête du FOCODE.
Des scéances de tortures au Bar du Colonel Dominique NYAMUGARUKA
Pacifique NININAHAZWE président du FOCODE dit que la victime a vécu le calvaire après son enlèvement comme l’ont prouvé leurs enquêtes : « Après cet enlèvement, Pacifique BIRIKUMANA a été transporté à bord d’une voiture Corolla TI à la permanence du part CNDD-FDD à Ngozi. La voiture appartient au chef des Renseignement Burundais à Ngozi, Venant Miburo. A cette permanence, Pacifique BIRIKUMANA a subit un interrogatoire sur le transport des militaires que les bourreaux qualifient d’extrêmes Tutsi. Il a été torturé, puis conduit à Vyegwa au Bar appartenant au Colonel Dominique Nyamugaruka, Chef de la garde Présidentiel. La même nuit, la victime a été conduite dans la Province Cibitoke où un militaire déserteur avait été arrêté le même soir. Ce militaire faisait partie d’un groupe de 5 militaires qui avaient déserté les camps de Gitega et Kayanza », poursuit le rapport d’enquête du FOCODE.
A Cibitoke, ces enquêtes du FOCODE montrent que ses bourreaux voulaient vérifier la liaison qui aurait été entre ces militaires déserteurs et ceux que Pacifique avait déplacé vers Gitega le matin de cette même journée.
"Le FOCODE demande une enquête indépendante et la traduction en justice de Venant Miburo patron de la police présidentielle à Ngozi."
Les membres de la famille, les amis, les proches du disparu ont tout essayé pour trouver le leur, mais en vain. Après trois jours de recherche, ils ont tenté un appel, et le téléphone a sonné, mais un inconnu a décroché répondant qu’il s’appelait Elie. Ce dernier répondra « qu’il venait juste d’être embauché Chez Venant Miburo à Ngozi ». Qui s’est révélé être le même chef des renseignements à Ngozi. Ce nouveau recru expliqua « qu’il venait de trouver ce téléphone dans les vêtements que son patron lui avait donné le matin pour la lessive ».
Le FOCODE déplore que la CNIDH, Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme, saisie par la famille Pacifique Birikumana n’ait mené des enquêtes pour le retrouver et demande des enquêtes indépendantes : « Nous demandons une enquête indépendante sur cette disparition forcée, la traduction en justice de Venant Miburo patron de la police présidentielle à Ngozi, ainsi que d’autres personnes citées dans ce dossier. Nous implorons à la Cour Pénale Internationale de lancer rapidement ses enquêtes sur les crimes commis au Burundi et de lancer aussi les mandats d’arrêt contre les auteurs de ces crimes extrêmement graves » dit Pacifique Nininahazwe du Focode.