« Les violences attribuées aux agents de l’Etat, aux imbonerakure ou aux groupes de l’opposition n’ont pas cessés depuis avril 2015 » a déclaré d’emblée le président de la commission devant l’assemblée.
Fatah Ouegergouz a parlé des témoignages recueillis sur les violences commises depuis avril 2015. « Nous avons recueillis plus de 470 témoignages sur la violation des droits de l’homme au Burundi, témoignages qui complètent les informations que nous avons reçues d’autres sources. Notre travail d’enquête nous a permis de confirmer les principales violations documentées et rapportées devant ce conseil, notamment par le Haut-Commissaire des Nations-Unies aux droits de l’Homme et l’enquête indépendante des Nations-Unies sur le Burundi. Ces violations inclus les exécutions extra-judiciaires, les actes de torture et autres traitements inhumains et dégradants, les violences sexuelles basées sur le genre, les arrestations et détentions arbitraires, ainsi que les disparitions forcées », a évoqué le chef des enquêteurs au cours de la 35ème session du Conseil des droits de l’homme.
Ce rapport a été fustigé par Bujumbura. L’Ambassadeur du Burundi à Genève et représentant au conseil des droits de l’homme de l’ONU l’a qualifiée de prototype du procès de Caïf avant de brandir la souveraineté du Burundi.
« Il est regrettable que le droit souverain du peuple burundais de se choisir des dirigeants et de décider du système politique, économique, social et culturel approprié pour son pays ait été violé avec flagrance par certains Etats membres des Nations-Unies. Ces Etats se sont octroyé le droit d’être des gendarmes du Burundi et de s’ingérer dans les affaires internes du pays. Nous tenons à rappeler que ce rapport, ainsi que celui des Nations-Unies, sont l’émanation de la volonté de l’Union européenne qui a tourné le dos au gouvernement et au peuple burundais, leur refusant toute coopération pour une résolution consensuelle. Le Burundi n’est donc pas surpris de ce second rapport qui est une copie et un prolongement du rapport de l’ONU contesté par mon pays », a déclaré Rénovat Tabu ce jeudi.
Au cours de cette 35ème session, la commission d’enquête sur le Burundi a signalé qu’actuellement les crimes se commettent « secrètement » et avec « beaucoup de brutalité ».