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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Dossier : Les actes de violence des Imbonerakure devenus incontrôlables

avril 27, 2017 2316
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La population burundaise dénonce presque quotidiennement les violations des droits humains commises par les imbonerakure du parti CNDD-FDD dans le pays. L’ONU qualifie de miliciens les jeunes du parti au pouvoir. Selon certaines organisations de la société civile, ces jeunes du parti présidentiel agissent souvent en groupe, en collaboration avec le Service National des Renseignements.

 

Les jeunes imonerakure ont été cités dans plusieurs rapports de l’ONU. Ces jeunes sont accusés d’assassinats, de viols, de tortures ainsi que d’autres formes de violations des droits de l’homme. Ce phénomène Imbonerakure inquiète plus d’un.

 

Ces dernières semaines, une vidéo a fait le tour du monde. Cette vidéo montre plus de 150 jeunes imbonerakure de la commune Ntega de la Province Kirundo au Nord du Burundi, scandant des chants incitant à « engrosser les filles et les femmes de l’opposition pour qu’elles donnent naissance aux imbonerakure ».

 

Les organisations de la société civile et politiques dénoncent un « appel au viol collectif » propagé par ces jeunes du CNDD-FDD. Le parti au pouvoir a de son côté tourné le dos à ces jeunes auteurs de tels slogans prônant au viol collectif des femmes de l’opposition burundaise, et les accuse d’avoir dérapé ; dans un communiqué signé par la porte-parole du CNDD-FDD.

 

Des leaders femmes dénoncent un plan d’extermination d’une partie de la population

 

Selon Marie Louise Baricako, présidente du mouvement des femmes et filles pour la paix et la sécurité au Burundi, toute femme devrait se préoccuper des actes des imbonerakure. Elle accuse le parti CNDD-FDD d’avoir créé une « situation de chao » pour essayer de se maintenir au pouvoir.

 

« Ces imbonerakure sont entrainés par le parti CNDD-FDD pour causer le chao dans tout le pays et imposer leur règne de terreur. C’est terrible d’entendre des jeunes affirmer publiquement qu’ils violent des femmes et des filles de l’opposition. Ce parti veut faire disparaître un groupe de la population burundaise. Ces hommes au pouvoir ont planifié de déshonorer un groupe de la population. J’en appelle donc à toutes les femmes d’être préoccupées par les actions des imbonerakure. Il nous faut une solution à ces jeunes qui chantent haut et clair qu’ils violent les femmes et tuent des gens », déclare la leader du MFPSB.

 

De nombreux témoignages évoquent la collaboration étroite entre les jeunes imbonerakure et les agents du Service National des Renseignements burundais dans divers assassinats et autres crimes commis. C’est aussi le constat de l’APRODH, une association pour la protection des droits de l’homme et des prisonniers.

 

« Les imbonerakure tuent les gens, ils violent les femmes et chantent publiquement qu’ils en assument la responsabilité. Dans ce cas, ils incitent les autres jeunes à le faire. Tout cela vient dans une suite d’évènements préparés par le CNDD-FDD. Rappelez-vous dans le temps, nous avons dénoncé que ces jeunes recevaient des tenues militaires et policières pour tuer les gens. J’ai été moi-même victime d’un coup préparé, sauf que Dieu m’a protégé. Un imbonerakure du nom de Family m’a tiré dessus avec un pistolet. D’autres ont tiré sur les manifestants paisibles. Sachez que les commanditaires sont du SNR et protègent les forfaits des imbonerakure », dénonce Pierre Claver Mbonimpa, président de l’APRODH.



Le viol, une arme destructrice déjà utilisée par les imbonerakure.

 

Une jeune fille de 19 ans témoigne justement du calvaire qu’elle a enduré avant de fuir le Burundi. Nous la surnommons « Matt » pour sa sécurité. Elle a été victime de viol, duquel est né un enfant qu’elle élève en exile mais dont elle ignore le père.

 

« Je venais d’un cours du soir et j’ai trouvé un véhicule garé sur mon chemin. Des gens m’ont embarqué par force dans ce véhicule et m’ont emmené dans un immeuble à Kigobe. Ils se sont drogués et m’ont violé pendant trois jours. J’ai pu reconnaître le véhicule, il appartenait à un policier connu sous le nom de Uwamahoro, le même qui est cité dans différents meurtres. Ils me disaient que je dois donner naissance à un imbonerakure », se souvient en pleurs la jeune fille.

 

Selon Onésime Nduwimana, ancien porte-parole du CNDD-FDD qui a dû s’exiler également pour s’être opposé au 3ème mandat de Pierre Nkurunziza, l’idéologie du parti CNDD-FDD a été changée pour que Nkurunziza et sa clique se maintiennent au pouvoir.

 

« Les imbonerakure ont été détournés de leur objectif et transformés en escadrons de la mort pour ces seigneurs improvisés qui veulent se maintenir au pouvoir. Aujourd’hui, ils commettent tout ce qui était interdit par le CNDD-FDD entre autre violer les femmes, voler, tuer, enseigner la haine ; tout cela au compte de Nkurunziza et sa clique », martèle Onésime Nduwimana.

 

A côté du SNR qui collabore et protège les imbonerakure dans les actes de crimes, un autre haut cadre du pays, le Président du Sénat burundais dévoile souvent des non-dits. Réverien Ndikuriyo est le premier à avoir scandé des slogans comme « kora » et « egeranya » qui signifient successivement, « travaillez et rassemblez ».

 

Le premier slogan a été utilisé lorsque l’ancien gouverneur de Makamba appelait les policiers et militaires à raser les quartiers contestataires du 3ème mandat et leur promettait « des parcelles en guise de remerciement » dans les mêmes quartiers. Le deuxième slogan a été utilisé très récemment par Révérien Ndikuriyo à Makamba, sa province natale, quand il s’adressait aux imbonerakure ; les appelant à « intensifier la chasse à l’homme ». Les propos de cette haute personnalité sont qualifiés par la société civile d’incitation à l’élimination physique des opposants politiques.

 

« Si l’ONU n’intervient pas, les burundais trouveront eux-mêmes la solution »

 

Selon le secrétaire exécutif du réseau des associations des jeunes burundais « UMUCO », les jeunes du CNDD-FDDdevraient tirer des leçons des autres jeunes manipulés par les pouvoirs dans le passé.

 

« Ces jeunes du parti au pouvoir s’exposent aux graves difficultés qui les attendent. Ils doivent savoir qu’ils paieront cher ce qu’ils sont en train de commettre. Ils devraient se référer aux sans échec et aux sans défaiteIls ont mal fini : soit en prison, soit tués. Quand on est utilisé dans la violence contre les autres ou dans les crimes, on n’a pas vraiment d’avenir et les conséquences sont les mêmes. Nous crions toujours au secours des forces de l’ONU sans réponse ; mais si l’ONU ne vient pas nous protéger, nous nous lèverons et dirons non contre ces barbaries du pouvoir de Bujumbura », indique le secrétaire exécutif de « UMUCO ».

 

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