Témoignage : Un chemin d’exil semé d’embuches après les manifestations
janvier 04, 2017
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Un membre du parti Frodebu de la commune Muha, zone Musaga a connu le martyr avant d’atteindre son pays de refuge, le Mozambique. De Musaga, au sud de la ville de Bujumbura à Kamenge au nord, il a effectué un parcours de combattant face une chasse à l’homme dont il faisait l’objet. La RPA a retracé son parcours.
Membre d’un parti de l’opposition, il faisait partie des manifestants contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza en zone Musaga, une zone qualifiée d’insurgée par le pouvoir de Bujumbura. Cet homme a requis l’anonymat en nous accordant son témoignage.
En Juin 2015, une attaque s’est opérée à son domicile, explique-t-il. « Les imbonerakure ont attaqué chez moi avec des armes à feu pendant toute la nuit sans relâche. Dieu merci, ils ne m’ont pas atteints ni ma famille. Le lendemain matin, les voisins étaient surpris de nous voir encore en vie ».
Après l’attaque à son domicile, il est resté à Bujumbura vivant retranché pour ne pas être arrêté. C’est après les attaques des camps militaires en Décembre 2015 qu’il a pris la décision de prendre le chemin de l’exil.
« Le jour des attaques et le lendemain, il y a eu des massacres. Dans les rues, on y voyait que des corps sans vies à même le sol. Le nombre officiel de 120 morts est loin de la réalité, car depuis la route menant à Ijenda au sud du pays, en passant par le camp Muha jusqu’à Kinanira ce n’était que des cadavres dans les rues. Ce n’était pas du tout facile de quitter Musaga, toute la ville était bouclée. On a réussi à quitter notre quartier au troisième jour par la grâce de Dieu », raconte ce militant d’opposition.
De Musaga, il s’est réfugié à Kamenge de la commune Ntahangwa au nord de la ville de Bujumbura. Mais là aussi pas de répit, des imbonerakure et des policiers sont venus le tirer de sa nouvelle planque.
« Un mois après m’être réfugié à Kamenge, le policier Joseph Niyonzima, surnommé Kazungu m’a déniché. Vers 19 heures ce jour-là, il est venu en compagnie d’autres policiers et imbonerakure. Ils ont arrêté mon voisin qui est parvenu à leur échapper bien qu’il était ligoté. Ils essayaient de forcer l’entrée principale, klaxonnaient en espérant voir quelqu’un leur ouvrir. Je suis passé au-dessus de la clôture pour les échapper. De là, je me suis trouvé un autre refuge où je suis resté pendant 5 mois sans quitter la maison », poursuit-il.
Cinq mois après, ce partisan du parti Frodebu est parvenu à quitter le Burundi pour le Mozambique. Une traversée qui n’était guère facile car n’ayant pas de documents de voyage, dit-il.
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