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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

De l’investiture du Général Evariste Ndayishimiye

Evariste Ndayishimiye est depuis ce 18 juin 2020, le nouveau président de la République du Burundi. Il a prêté serment en province Gitega, la capitale politique du pays. Aucun chef d’Etat ne s’est déplacé pour soutenir celui qui va diriger le Burundi les 7 prochaines années.

Les cérémonies d’investiture ont débuté vers 11 heures 20 minutes au stade de Gitega. Certains pays africains étaient représentés. Il s’agit entre autres de la Tanzanie qui a envoyé son vice-président Samia Suluhu. L’ancien président tanzanien Jakaya Murisho Kikwete était aussi de la partie. L’Egypte a été représentée par l’envoyé spécial du président égyptien. Il y avait également les ministres des affaires étrangères de la Guinée Equatoriale et du Congo Brazzaville.

Les hauts gradés de la police et de l’armé, le président du sénat et celui de l’assemblée nationale, les hauts dignitaires du pays et d’autres distingués invités étaient présents dans ces cérémonies.

Toutes les 18 provinces que compte le Burundi avaient envoyé leurs représentants qui étaient tout de pagnes vêtus. Pour avoir accès à l’intérieur du stade Ingoma qui a abrité ces festivités, il fallait avoir son nom mentionné sur la liste, ce qui a frustré les petites gens, surtout les habitants de Gitega, qui attendaient d’assister à cet évènement avec impatience.

Cependant, deux grands absents ont été remarqués dans ces cérémonies. Il s’agit de la première dame Denise Bucumi Nkurunziza, épouse du président défunt, ainsi qu’Agathon Rwasa, président du principal parti d’opposition, le CNL, et en même temps premier vice-président de l’Assemblée Nationale.

A part ça, et malgré le fait que le président sortant n’a pas encore été inhumé, l’ambiance était à la fête, au rythme du tambour, du légendaire défilé militaire et des danses traditionnelles. La sécurité avait été renforcée. Ce qui, pour Gratien Rukundikiza, prouve que la sécurité laisse à désirer, contrairement aux déclarations des autorités du pays.

’ En principe, quand un président effectue un passage en revue, il passe devant les troupes pour le saluer. Mais le nouveau président Evariste Ndayishimiye, lui, est passé derrière les militaires. C’est du jamais vu. Le fait de passer derrière les militaires prouve qu’il y a un sérieux problème et qu’il ne se sent pas en sécurité. La deuxième chose, c’est que les militaires défilent avec des fusils qui datent de la première guerre mondiale, alors qu’avant ils défilaient avec des kalachnikovs. Donc, cela veut dire que le commandant suprême est en insécurité par rapport à ses forces armées. Et, si il se sent en insécurité, je vois mal comment on peut lui demander de garantir la sécurité du peuple.’’ A déclaré cet ancien haut cadre de l’armée burundaise.

Mais, contrairement aux dires du chargé de la communication à la présidence de la république, les gestes barrières n’ont pas été respectés, exception faite du lavage des mains.

Un discours qui fait perdre espoir à tout réfugié

Dans son discours qui a duré une heure et demie, Evariste Ndayishimiye a, à plusieurs reprises, évoqué le mot « Umukoroni » qui signifie le colonisateur ou encore qui laisse entendre les occidentaux. Par-là, Evariste Ndayishimiye a insinué que l’opposition réunie au sein des coalitions ADC-IKIBIRI, ou encore la plate-forme CNARED-GIRITEKA ne sont que l’incarnation des colons. Evariste Ndayishimiye a de surcroît mis en garde la communauté internationale qui tenterait de relancer le dialogue inter-burundais.  

‘’ Nous avons finalement compris que les colonisateurs, eux qui nous avaient tant maltraité, n’avaient pas quitté notre pays. Ils se sont tout simplement métamorphosé. Tous ces burundais qui critiquent ouvertement  leur gouvernement ne sont pas du tout des patriotes.  Ces burundais qui sont devenus des objets des colonisateurs, nous les avons connus en 1961 avec le parti PDC. Nous les avons encore vus en 2010 et en 2015 avec des coalitions insignifiantes comme l’ADC-IKIBIRI et le CNARED. Qu’aucun étranger ne se mêle plus des affaires des burundais sous prétexte qu’ils veulent qu’il y ait des négociations alors que ce sont ceux-là même qui sont à l’origine du blocage.’’

Evariste Ndayishimiye averti également les gens qui se lancent dans des rues soi-disant pour réclamer leurs droits d’expression. Il n’a pas aussi manqué de mettre en garde les associations de la société civile de même que les médias qu’il accuse de ternir l’image du pays.

« Depuis belle lurette, un enfant ne pouvait pas confier les secrets familiaux à n’importe qui car les linges sales se lavent en famille. Si quelqu’un enfreint cette règle, on en déduira qu’il est mal éduqué, et cela prouvera encore une fois qu’il a d’autres personnes à qui il rend des comptes. »

Evariste Ndayishimiye a pourtant prononcé son discours au moment où les serviteurs de Dieu venaient de prier pour lui, tout en lui demandant de rapatrier les réfugiés et de renouveler les bonnes relations avec la communauté internationale. 

« Que le seigneur t’éclaire pour bien diriger le pays. Renforces en premier lieu l’amour entre les burundais. Ensuite, ramène au pays les réfugiés qui se sont exilés à l’extérieur du Burundi. Que les intellectuels burundais qui ont quitté le pays à la recherche d’un bon travail lucratif reviennent au pays malgré notre pauvreté dans le but de développer le pays. Que tu ouvres les portes des pays étrangers afin qu’ils soient des voisins importants ». A imploré Monseigneur Simon Ntamwana.

Il va sans dire qu’une bonne partie du discours d’Evariste Ndayishimiye était réservée à faire éloge des œuvres de son prédécesseur, feu président Pierre Nkurunziza.

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