MSF alerte sur la santé des réfugiés congolais après l’arrivée de plus de 88 000 personnes
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Par : Rédaction
Plus de 88 000 Congolais ont fui vers le Burundi depuis début décembre, après la chute d’Uvira aux mains du M23. Dans un communiqué publié le 22 décembre, Médecins Sans Frontières (MSF) met en garde contre une situation sanitaire critique dans les camps de réfugiés, où le paludisme connaît une forte recrudescence et où le choléra et la rougeole menacent de se propager rapidement.
Sur le site de Ndava à Cibitoke, le camp est saturé et plusieurs familles doivent partager la même tente. Le sol est gorgé d’eau et glissant, et les habitants disposent uniquement de petites bouteilles pour leurs besoins quotidiens. La nourriture reste quasi inexistante, explique Zakari Moluh, coordinateur de projet MSF, qui prévient que « la situation sanitaire pourrait s’aggraver rapidement » si aucune mesure urgente n’est prise.
Depuis l’arrivée des réfugiés, MSF a intensifié ses interventions via sa clinique mobile, qui traite près de 200 patients par jour et oriente les cas graves vers l’hôpital de district de Cibitoke. L’ONG fournit également 25 000 litres d’eau quotidiennement et installe des latrines et douches pour limiter la propagation des maladies.
Moluh rapporte que de nombreuses personnes sont dans un état de « grande détresse et d’épuisement ». Certaines femmes ont « accouché en fuyant », tandis que d’autres ont donné naissance dans la clinique de MSF à Ndava. Parmi les tests réalisés récemment, 42 % des patients sont positifs au paludisme. MSF précise que 14 cas confirmés de choléra ont été traités et qu’un cas suspect de rougeole a été enregistré.
L’organisation souligne que le soutien en santé sexuelle et reproductive ainsi que la prise en charge des survivants de violences sexuelles restent essentiels. MSF intensifie sa réponse médicale d’urgence à l’échelle nationale, avec vaccination, traitement du choléra et de la rougeole, et approvisionnement en eau et assainissement.
Médecins Sans Frontières appelle les autorités et les organisations sanitaires à se mobiliser rapidement pour protéger la santé des réfugiés.
