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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Burundi : un bilan inquiétant des droits humains en 2025

Par : Davy-Claude Mbananayo et Digne Karondo

L’année 2025 a été marquée par la poursuite des atteintes aux droits humains. Arrestations arbitraires, disparitions forcées, violences basées sur le genre, abus contre des civils et conditions de détention difficiles ont été signalés dans différentes régions du pays, dans un contexte comparable à celui observé depuis 2015.

Les cas d’enlèvements et d’arrestations arbitraires se sont multipliés progressivement, visant principalement des personnes perçues comme opposées au parti au pouvoir, le CNDD-FDD, en particulier des membres du CNL, pro Agathon Rwasa.

Si certaines personnes arrêtées ont été libérées après un temps de détention, d’autres restent introuvables à ce jour. C’est notamment le cas de Fidèle Nkurembone, Christophe Masemo, Évariste Bakevyumusaya et Pascal Mango, tous originaires de la commune Mutimbuzi, dans la province de Bujumbura. Ces arrestations et disparitions ont été davantage signalées à l’approche des élections des conseillers communaux et des députés.

L’année a débuté par l’arrestation de six médecins membres du Syndicat des médecins généralistes du Burundi, SYMEGEB. Interpellés par les services de renseignement, ils étaient accusés d’avoir revendiqué une augmentation salariale. Détenus au siège du service de renseignement à Bujumbura, ils ont également été victimes d’intimidations avant d’être tous libérés le 12 février.

À la fin du mois de mars, quatre autres personnes, Chrysostome Ciza, Dominique Ndikumana, Emmanuel Mfitiye et Jolie Hatungimana, ont été arrêtées dans des circonstances jugées illégales. Jusqu’à présent, aucune information officielle n’a été communiquée sur leur sort ou leur lieu de détention.

Au cours de l’année, des civils ont été battus, certains subissant de graves blessures. Parmi les cas rapportés figure l’agression d’un journaliste de la radio Bonesha FM, violemment attaqué par des étudiants de l’Université du Burundi au campus de Mutanga, à Bujumbura, alors qu’il exerçait son métier.

Des organisations de la société civile ont dénoncé ces enlèvements et arrestations illégales. Elles estiment que les auteurs présumés incluent des membres de la ligue des jeunes Imbonerakure, ainsi que certains agents des forces de sécurité et des services de renseignement.

Les violences basées sur le genre ont continué d’être signalées dans différentes régions du pays. Des femmes et des filles, y compris des mineures de moins de 18 ans, ont été victimes de violences sexuelles. Des cas d’enfants traversant les frontières vers des pays voisins, notamment la Tanzanie et l’Ouganda, ont également été rapportés, où ils sont soumis à des travaux inadaptés à leur âge.

Des témoignages ont aussi fait état de femmes et de jeunes filles envoyées travailler dans des pays arabes. Certaines ont été victimes de violences de la part de leurs employeurs, privées de soins médicaux et empêchées de rentrer au Burundi après la confiscation de leurs passeports. Le manque de moyens financiers et l’absence de soutien des structures ayant facilité leur départ auraient compliqué leur retour.

La situation des détenus est restée préoccupante dans différentes prisons du pays, marquées par une surpopulation persistante. Les conditions de vie y demeurent difficiles en raison du manque de nourriture, d’eau potable et de la vétusté des infrastructures. Dans certaines prisons, l’accès à un espace pour dormir est conditionné par le paiement de sommes importantes. À la prison centrale de Mpimba, des détenus versent entre 500 000 et un million de francs burundais pour obtenir une cellule jugée acceptable, tandis que ceux qui n’en ont pas les moyens dorment sous les lits ou dans des couloirs sombres appelés kirongozi.

Enfin, le 6 octobre 2025, lors de la 60e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, le mandat du Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits humains au Burundi, Fortuné Zongo, a été renouvelé, malgré l’opposition de certains responsables des institutions burundaises.

 

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