SOSUMO : Des primes qui créent des mécontentements

Seul 1/10 du personnel de la Société Sucrière de Mosso a bénéficié des primes d’intéressement de fin de campagne de production. Le reste du personnel estime que la mesure n’est pas équitable. Non seulement tout le personnel a participé à cette campagne mais aussi l’entreprise qui fait face à des difficultés financières n’avait pas besoin de telles dépenses inutiles.
En date du 7 de ce mois, une réunion du comité de direction de la SOSUMO s’est tenue dans les enceintes de cette société en province Rutana pour analyser des dossiers urgents, selon les propres termes de la déclaration sanctionnant la réunion.
Parmi les dossiers jugés urgents figuraient la question d’intéressement à octroyer au personnel exerçant la fonction administrative et ceux qui prestent des heures supplémentaires. Ce groupe a été divisé en 6 petits groupes. Les membres de ce groupe ont reçu des primes pour, trouve-t-on dans ladite déclaration, reconnaissance des efforts fournis pendant la campagne de récolte et d’usinage de la canne à sucre 2023. La prime octroyée varie entre cent cinquante mille et un million de francs burundais. Le premier sous-groupe est composé des membres du comité de direction, et ce sont eux qui ont reçu la grande somme.
Au total une cinquantaine d’employés de la SOSUMO ont eu ces primes pour une entreprise qui compte plus de 500 employés. Le reste du personnel trouve cette décision injuste.
« Les personnes qui œuvrent en pleine campagne et qui travaillent en rotation la nuit sont les seuls des travailleurs ordinaires, qui ont accès à des primes des heures supplémentaires. Quant aux cadres, ils n’ont pas normalement accès à des primes des heures supplémentaires ; sauf ceux du département agricole et technique. Les cadres de ce département compte tenu de leurs prestations, peuvent intervenir la nuit en cas de pannes, ou encore durant les week-ends. Dans ce cas, ces derniers peuvent bénéficier de ces primes. » Explique un des employés de la SOSUMO.
Le personnel de la SOSUMO exclu estime que la mesure vise à les diviser. « S’il s’agit de l’argent à donner aux employés, que tout le monde ait sa part puisque tout le monde a travaillé. Ce qui est étonnant, on entend parler d’un montant d’un million pour la direction. Qu’est- ce qu’ils ont fait de plus que les autres ? Que la direction nous explique les critères d’attribution de ces primes. »
Les employés de la SOSUMO rappellent aussi que leur entreprise connait une très mauvaise situation financière au point que pour se relever, elle compte nouer un partenariat avec Sarrai Group, une multinationale qui a son siège à Kampala en Uganda.
La dernière campagne de production du sucre a débuté tardivement et a pris fin avant l’échéance habituelle. Sa production a été la pire que la société n’ait jamais connu auparavant. Un peu plus de 13 mille tonnes pour une entreprise qui avait été conçue pour produire 20 mille tonnes par an.
Sur ce sujet des primes, l’Administrateur Directeur Général de la SOSUMO, Aloys Ndayikengurukiye demande à tout employé lésé de s’adresser directement à lui pour qu’il lui donne des éclaircissements.