Les habitants de Gishingano craignent la spoliation du gouvernement

La décision du conseil des ministres d’exproprier les habitants de la colline Gishingano en zone de Rushubi de la province de Bujumbura inquiète les propriétaires. Ils indiquent que le gouvernement n’a pas encore indemnisé les anciens propriétaires expropriés et craignent que leurs terres ne soient données aux autres personnes.
Après l’annonce du conseil des ministres selon laquelle le gouvernement va exproprier les habitants des localités de Remba et Karama de la zone de Rushubi en commune d’Isale de la province de Bujumbura sur une superficie de plus de 334 hectares, les propriétaires de ces terres sont très inquiets. Ils trouvent que ce projet du gouvernement ne vise que de s’accaparer de leurs terres car ils n’ont pas été consultés. « Sachez qu’aucun membre du gouvernement n’est venu pour nous dire que le gouvernement a besoin de nos terres. Et voilà, ils viennent d’annoncer qu’ils vont prendre nos terres sans nous consulter. Or, la loi prévoit qu’avant la délocalisation et les indemnités il doit y avoir une réunion des parties prenantes. Actuellement, plusieurs questions restent sans réponses .A qui allons-nous nous adresser ? Comment les choses vont- elles se poursuivre ? Où est ce que nous allons être délocalisés? Quel sera notre sort ? », se plaint un des propriétaires
Les propriétaires des terres s’étonnent que le gouvernement veuille d’autres terres alors qu’il n’a pas encore indemnisé les anciens propriétaires des terrains où sont érigés les bureaux de la présidence. « Nous, citoyens lambda, ne savons pas à quel saint se vouer car la question de nos terres prises par le gouvernement est devenue un casse-tête. C’est vraiment incompréhensible que l’Etat veuille d’autres terres de la colline Gishingano sur le même projet alors qu’il n’a pas encore indemnisé les propriétaires des terres déjà prises.Ca fait plus de 10 ans que nous attendons nos indemnités des terres de la localité de Gasenyi. Qu’il finisse d’abord avec les indemnités de Gasenyi pour poursuivre avec celles de Gishingano », lance- t- il.
Les anciens et les nouveaux propriétaires des terres ont tous peur d’être spoliés de leurs terres afin qu’elles soient données aux autres personnes. « Vu la période de 13 ans qui vient de se passer sans nous donner nos indemnités, nous craignons que le motif avancé d’intérêts publics ne soit un mensonge. Ça serait plutôt un plan de nous délocaliser pour que nos terres soient données aux autres. Nous avons vraiment peur », conclut- il.
Ces propriétaires de terres demandent au président de la République d’intervenir pour qu’ils ne soient pas spoliés au vu et au su de tout le monde.