Déception des notables collinaires

Les notables collinaires sont déçus par le traitement leur réservé. Plus d’un an en fonction, ils n’ont ni matériel ni bureau de travail. Mais aussi, ces « conciliateurs » du peuple burundais n’apprécient pas les frais d’encouragement leur donnés.
Les notables collinaires, ou « Abahuza » ont été ré institués par décret présidentiel en juin 2020.Et ce conseil des notables est en fonction sur tout le territoire du pays depuis septembre 2022, 15 notables par colline. Les Abahuza assurent la conciliation des Burundais en litiges au niveau des collines. En qualité d’institution judiciaire reconnue par la loi au niveau collinaire, le Conseil des notables a un avis sur toutes les affaires civiles relevant de la compétence des tribunaux.
Les notables collinaires qui se sont confiés à la RPA déplorent la façon dont ils sont traités. Après 17 mois déjà passés en fonction, ils font savoir qu’ils n’ont reçu les frais d’encouragement que deux fois. « La première fois c’était en 2023 et la seconde fois, au début de cette année 2024. Certains ont eu 36 mille francs burundais pour 6 mois c’est-à-dire, 6 mille francs d’encouragement par mois, d’autres ont eu moins que ça. » Regrette un des Abahuza qui précise toutefois que le président , son adjoint et le secrétaire du conseil des Abahuza devraient avoir 45 mille francs en 6 mois chacun et 40 mille pour le reste des membres du conseil sur la même période de 6 mois, des montants que très peu ont déjà eu, selon nos sources.
Mis à part ces encouragements dérisoires, ces notables collinaires n’ont pas de matériel leur permettant de mieux accomplir la mission leur confiée. Un d'entre eux relève également le manque de bureaux et des moyens de communication. « On nous a donné 10 mille francs seulement pour l’achat des unités de communication à utiliser durant 6mois, du crédit qui n’a duré que deux jours. Nous n’avons ni matériel ni bureau où nous pourrons travailler aisément. Il nous arrive souvent d’interrompre nos activités à cause de la pluie. »
Dans certaines localités du pays, ces frais de communication n’ont pas encore été jusque-là donnés. Les notables des différentes collines du pays déplorent qu’ils n’ont pas aussi de canal pour exprimer leurs doléances et demandent aux autorités habilitées d’organiser des séminaires de formation et des réunions à leur intention, au cours desquelles ils pourront présenter leurs doléances.