Crise du carburant : Nième promesse ou mensonge du Président ?
Il y a exactement une semaine, le président de la République a rassuré les Burundais que la crise de carburant est finalement résolue. Qu’ils allaient commencer à s’approvisionner en carburant à leur convenance. Une promesse qui finit comme plusieurs autres jusque-là faites. Sur terrain, la situation se détériore par contre. A Bujumbura, la capitale économique, les stations-services sont à sec et les routes de plus en plus désertes.
C’était lundi le 12 août, lors de sa descente à Musaga, une zone de la commune urbaine de Muha que le président Evariste Ndayishimiye a annoncé à la population qu’il a dénoué le nœud du problème de pénurie du carburant au Burundi. « Je voudrais vous dire que je travaille depuis un bon bout de temps sur ce problème que vous prenez pour un casse-tête et je connais maintenant toute la vérité y relative. Des gens ici nous forçaient à payer cash mais la vérité est que l’on paie le carburant au plus tôt trois mois après la consommation. Mais comme les responsables des services habiletés sont devenus des commissionnaires, des voleurs du grenier public, ils disaient que nous devons toujours payer en avance. » A déclaré le président Ndayishimiye avant d’ajouter que ce paiement à l’avance occasionnait beaucoup de pertes au pays. « Par mois le gouvernement débloquait 30 millions de dollars pour l’achat du carburant. Mais je vous informe que l’on importe du carburant que pour 20 millions de dollars. Ces sont ces commissionnaires qui bouffaient cette différence de 10 millions. »
Ce jour-là, le président Evariste Ndayishimiye a précisé que les premières quantités du carburant importées sont arrivées au Burundi. « Je voudrais alors ici vous informer que nous allons aujourd’hui même décharger le 1er lot du carburant et d’autres quantités sont en cours, nous nous sommes approvisionnés dans les raffineries. »
Une semaine après, la situation est plus critique
Du nord au sud de la capitale économique en passant par le centre-ville, l’on ne trouve nulle part du carburant. Les habitants des quartiers des différents coins de la mairie de Bujumbura qui se sont entretenus avec la rédaction de la RPA ce lundi 19 août, parlent d’une situation qui s’empire du jour au lendemain.
Au centre-ville de Bujumbura, jadis reconnu par entre autres ces longs embouteillages surtout les heures de pointes, les routes sont quasi désertes. « On peut même s’allonger en pleine route durant des minutes », nous a répondu un des habitants de la capitale économique pour décrire la situation.
La crise actuelle du carburant est la plus sévère, elle vient de durer plusieurs mois d’affilée. Et ses conséquences, qui touchent tous les secteurs de la vie du pays, ne cessent de s’aggraver. Depuis au moins deux ans, le président Ndayishimiye répète sans cesse aux Burundais qu’il gère lui-même la question de rupture de stocks du carburant et promet à chaque fois qu’il y a pénurie d’avoir dénoué le nœud du problème. Mais depuis son accession au pouvoir en 2020, il y a rupture de stocks de l’or noir au Burundi au moins une fois les trois mois.