« Bujumbura ville propre », un simple slogan

Une insalubrité notoire caractérise la zone Rohero de la commune Mukaza, le centre de la ville de Bujumbura. Pourtant dans son projet d’administrer une ville propre et prospère l’administrateur de la commune Mukaza, a initié une politique de poubelles publiques. Des centaines de poubelles ont été installées dans différents coins de la commune mais ne servent presque pas à rien.
Des déchets de toutes sortes ici et là dans les routes et caniveaux de la zone Rohero font partis de l’image actuelle du centre de la ville de Bujumbura.
Les passants qui consomment de l’eau ou du jus jettent les bouteilles n’importe où. Même geste après usage de mouchoirs et autres serviettes. Les citadins déplorent cette situation faisant de la plus grande ville du pays presque une poubelle. ‘’Nous habitons dans une poubelle. Bujumbura est devenu une poubelle. On jette les ordures n’importe où, il n’y a pas de règles.’’
Les activités commerciales qui se pratiquent à certains endroits comme autour de la Banque de crédit de Bujumbura BCB ou à l’école fondamentale Stella Matutina empirent la situation.
Les commerçants qui y vendent du matériel scolaire, des cartables, différents sacs, des fruits, des poisons et autres denrées alimentaires y laissent des sachets, des emballages ainsi que des bouteilles en plastique. De plus, comme la plupart des acheteurs de ces denrées alimentaires consomment sur place, tous les détritus sont laissés sur place. On y trouvera ainsi des écorces d’avocats, de bananes, de mangues, d’arachides et autres.
Des magasins autour de ces points de vente profitent également de ces lieux transformés en dépotoir pour y jeter leurs déchets.
Les habitants de la commune Mukaza déplorent le fait que les poubelles publiques installées à certains endroits sont toujours pleines et débordent laissant les passants aux prises avec des odeurs nauséabondes.
‘’Ville propre et prospère’’, un projet sans valeur ajoutée
Le projet d’installation des poubelles publiques dans différentes places de la commune Mukaza a débuté vers la fin de l’année 2020. Le constat est qu’il n’a pas jusque-là impacté la salubrité de la ville.
‘’Les poubelles publiques installées n’ont aucun apport dans la propreté de la ville de Bujumbura.’’ Regrettent nos sources de Bujumbura qui soulignent qu’elles sont non seulement de petites dimensions mais aussi rarement vidées.
Les habitants de Bujumbura estiment que le projet n’a pas été bien préparé et manque aussi de suivi. Pour eux, ils auraient dû commencer par une sensibilisation de la population, et une mise en place de mesures d’accompagnement du projet. Un autre point d’orgue aurait été une régularité dans l’enlèvement des déchets pour éviter que les poubelles ne débordent et des sanctions pour les contrevenants.
Déçus par l’échec du projet, certains citadins vont jusqu’à penser qu’il n’a été qu’ ‘’un prétexte pour justifier des sorties de fonds.’’
Les premières poubelles publiques de ce projet ‘’ville propre et prospère’’ ont été installées en commune Mukaza en novembre 2020. Elles étaient au nombre de 20 et ont coûté 12 millions de francs burundais. La deuxième installation a été effectuée en juin 2021, c’était au total 120 poubelles.
Rénovât Sindayihebura, administrateur de la commune Mukaza et initiateur du projet ‘’administrer une ville propre et prospère’’ n’a pas encore donné son commentaire.