Les directeurs des écoles à régime d’internat redoutent la prochaine rentrée scolaire car croulante encore sous les dettes de celle écoulée
La quasi-totalité des écoles à régime d’internat à travers le pays doivent des arriérés de paiement des denrées alimentaires à leurs fournisseurs pour l’année scolaire 2021-2022. C’est une situation due en grande partie à la flambée progressive et spectaculaire des prix des denrées alimentaires. Les directeurs des écoles demandent la revue à la hausse des subsides ou alors que le gouvernement se charge lui-même de les approvisionner en denrées alimentaires.
La somme d’argent dont les écoles à régime d’internat doivent à leurs fournisseurs varie d’une école à une autre. Plus un établissement a un grand nombre d’élèves, plus il se retrouve avec une dette élevée envers les fournisseurs. La province dans laquelle se trouve l’école est un autre facteur qui contribue dans la variation de ces dettes car les prix des denrées alimentaires peuvent varier selon les localités.
Certains directeurs qui se sont confiés à la rédaction de la RPA affirment qu’ils doivent plus de 7 millions BIF à leurs fournisseurs, d’autres 8 millions BIF. Selon nos sources, certaines écoles ont une dette qui va même au-delà de 30 millions BIF à leurs fournisseurs.
Aujourd’hui, par exemple dans presque toutes les provinces du pays, un kg de riz coûte entre 2700 et 3400 francs burundais selon la qualité alors que l’année scolaire dernière, le même kg de riz coûtait entre 1500 et 2500 francs. D’autres denrées ont également vu leurs prix sensiblement augmentés. C’est notamment la farine de manioc qui est passé de 800 à 1 500 francs le kg ainsi que le haricot qui est passé de 2 000 à 1 500 francs burundais le kg. ‘’Et ces prix pourront augmenter d’ici la prochaine rentrée scolaire‘’ Craignent certains directeurs des écoles à régime d’internat qui se sont entretenus avec la RPA.
Ces directeurs d’établissement scolaires ajoutent aussi que la persistance du manque de carburant est venue aggraver la situation. Ils proposent ainsi la hausse des subsides chaque fois que les prix des denrées alimentaires flambent sur le marché. Au cas contraire, ils proposent que le gouvernement se charge lui-même de l’achat et de la distribution des denrées alimentaires à ces écoles. Et pour pouvoir s’acquitter de leurs dettes envers les fournisseurs, les directeurs de ces écoles demandent l’intervention du gouvernement.
La rédaction de la RPA a tenté de joindre François Havyarimana, ministre de l’Education Nationale, sans y parvenir. Il était injoignable sur son téléphone portable alors que le téléphone de son bureau sonnait sans que personne ne décroche.
Pour rappel, une telle situation s’est observée dans les écoles à régime d’internat avant l’année scolaire 2017-2018. Il a fallu l’intervention du gouvernement pour que les directeurs puissent s’en sortir.