Père d’une famille de quatre enfants, Anschaire Nikoyagize quitte son pays d’origine en 2015 avec l’éclatement de la crise qui a secoué le pays. Il fuit avec son épouse et ses enfants. Comme tant d’autres, la vie en tant que réfugiés n’est pas facile et le coup pèse à Kampala dans sa ville d’accueil. Éleveur passionné, ce père de famille décide de s’acheter des poules et de les élever : « l’élevage est ce qu’il y a de mieux que je sais faire. Quand j’étais au Burundi, j’avais développé l’élevage de porcs jusqu’à créer des coopératives pour ouvrir une porte aussi à toute personne désireuse d’emprunter le même chemin, » explique Monsieur Nikoyagize.
Deux ans après, son entreprise prospère et Anschaire Nikoyagize passe désormais à l’élevage de porcs, de chèvres et de lapins. Comme il l’avait déjà fait au Burundi, il ouvre une coopérative ouverte aux réfugiés burundais vivant en Ouganda. « Cette coopérative a pour but l’entraide mutuelle. Nous avons une caisse d’épargne qui sert à octroyer un petit capital à ceux ou celle qui veulent entreprendre. ».
Développé, il tend la main à ses compatriotes
Ce réfugié burundais à Kampala laisse également la chance à tout burundais qui désire se joindre à son entreprise.
Anschaire Nikoyagize et ses amis de la coopérative qu’il a créé « Inkingi » ne font pas seulement que de l’élevage mais aussi de l’agriculture d’oignons, tomates et autres. Ils ont une vision : « Nous voulons travailler jusqu’à arriver l’étape de transformation. Nous ne voulons pas juste élever des animaux et les vendre après sur le marché mais nous voulons également vendre des produits finis ».
Ce burundais autrefois coordinateur de projets, voyage désormais dans les pays de l’Afrique de l’Est comme le Rwanda et la Tanzanie pour le partage de connaissance et d’expériences. Aujourd’hui, grâce aux formations d’entreprenariat dans l’agriculture et l’élevage qu’il donne à ses compatriotes burundais, plusieurs groupes d’éleveurs et d’agriculteurs ont déjà commencé leurs petites entreprises et servent de formateurs dans la localité où ils se trouvent.
Dans sa vision lointaine, Monsieur Nikoyagize et sa coopérative compte donner davantage de formation pour toucher une cible encore plus large. Toutefois, le défi financier reste toujours un problème d’actualité auxquels ils font face, ce qui ne leur permette pas de donner du capital à toute personne le souhaitant.
L’activiste des droits humains et éleveur lance enfin un appel a tout refugié burundais, de ne pas attendre des aides mais d’investir avec leur capital petit soit-il puisque conclut-il : « tout est possible à celui qui a de la détermination »
Article de presse sur l’émission Turiho du 18 Février 2020. Avec le soutien de la Wallonie-Bruxelles International.