Tarissement de l'or noir: le tableau n'a jamais été aussi sombre
Certains chauffeurs opérant dans le secteur du carburant alertent et font savoir qu’ils ne sont plus capables de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles, car pratiquement au chômage faute de carburant. Ils demandent au gouvernement de trouver une solution à ce problème vu que même les camions qu’ils utilisent pour acheminer ce carburant au Burundi sont en train de se détériorer.
Les conducteurs de camions assurant l’approvisionnement du carburant en provenance de la Tanzanie disent être aujourd’hui dans une impasse. Certains d’entre eux disent que, depuis qu’ils ne reçoivent plus assez de carburant pouvant les amener à destination, ils avaient opté de compléter le fuel leur donné avec le carburant acheté au marché noir. Ce qu’ils ne sont plus en mesure de faire vu la montée du prix de cet or noir qui fait qu’ils risquent de travailler à perte. Comme conséquence, le peu de chauffeurs qui ont persévéré ont sensiblement réduit la fréquence de leurs voyages. D’où ils ont de plus en plus du mal à joindre les deux bouts du mois et à prendre en charge leurs familles. « Imaginez-vous qu’on fait un seul voyage en trois mois. Il y en a même qui viennent de passer six mois sans travailler. Est-ce que ça, c'est vraiment une vie pour quelqu’un qui a une famille à nourrir ? » Révèle notre source qui fait également savoir que cette situation est en train d’affecter leurs camions. Ce qui leur fait craindre le pire, car ils n’espèrent pas être de sitôt opérationnel compte tenu des coûts en réparation que cela va entrainer. « Un camion remorque a 30 pneus. C’est-à-dire 12 derrière et 8 devant, ça, c'est du côté du charriot, plus alors 10 pneus se trouvant sur le camion proprement dit. Et un pneu de dernière qualité coûte 2 millions 100 mille francs burundais. Quant au réservoir, la réparation à la bonbonne coûte entre 200 et 300 000 francs. »
Si on considère que la crevaison touche seulement 10 pneus sur les 30 se trouvant sur le camion, cela voudra dire que le propriétaire devra débourser une somme de plus de 21 millions de francs burundais, et ce, pour un camion qui vient de passer six mois à l’arrêt, sans générer aucune entrée.
Malgré cela, le président Evariste Ndayishimiye ne compte pas engager de poursuites à l’endroit des personnes derrière cette pénurie du carburant même s'il les connait du moins selon son discours daté de ce samedi 22 juin 2024. La raison avancée est que le numéro un burundais leur a déjà pardonné.