Burundi : Un ex-FAB détenu par le SNR dans un état critique, sa famille craint le pire
Canésius Nsabimana, un ancien membre des Forces Armées Burundaises (Ex-FAB), est dans un état de santé alarmant après six mois de détention au Service National de Renseignement (SNR). Arrêté en mai 2024 avec cinq autres personnes dans le cadre d'une enquête sur une attaque à la grenade à Bujumbura, Nsabimana aurait été victime de tortures répétées.
Selon des sources internes au SNR, Nsabimana a été admis d'urgence le 23 novembre à la clinique Prince Louis Rwagasore, dans le service de médecine interne. Les témoins rapportent qu'il était extrêmement affaibli et semblait souffrir de malnutrition. Plus inquiétant encore, les autorités ont interdit toute visite et empêcheraient même le personnel médical de lui apporter de la nourriture.
Cette situation soulève de graves préoccupations quant au respect des droits humains et à l'État de droit au Burundi. Les proches de Nsabimana, craignant pour sa vie, appellent les organisations de défense des droits de l'homme, notamment la Commission Nationale Indépendante des Droits de l'Homme (CNIDH), à intervenir rapidement.
L'affaire remonte au 11 mai 2024, lorsque Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique, a présenté Nsabimana et cinq autres personnes comme des agents présumés envoyés par le Rwanda pour déstabiliser le pays. Cette accusation a été accueillie avec scepticisme, car cinq des six suspects avaient comparu devant le parquet la veille de l'attaque à la grenade dont ils étaient accusés.
Les familles et les défenseurs des droits humains s'inquiètent que le cas de Nsabimana ne suive le même sort tragique que celui de Matata, un ancien membre du parti CNL, décédé dans des circonstances similaires après avoir été détenu et torturé par le SNR.
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Photo : Canésius Nsabimana avec ses cinq coaccusés lors de la présentation à la presse par le porte-parole du ministère de la Police