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Kirundo : Où les barrières armées risquent de raviver des tensions ethniques

 Kirundo : Où les barrières armées  risquent de raviver des tensions ethniques

Dans la province Kirundo des barrières ont été érigées sur plusieurs sentiers inter-collinaires. Ces installations, qui devraient normalement être placées sous la surveillance des forces de l’ordre, sont exclusivement contrôlées par des Imbonerakure sélectionnés sur des critères ethniques. Cette situation inquiète les habitants qui craignent d’être séquestrés, voire tués, mais également ils redoutent un probable embrasement ethnique.

Ces points de contrôle sont visibles dans plusieurs localités, notamment à Gaharata, à un endroit connu sous le nom de "kubahindi", ainsi qu’à Kavomo, Yaranda et Ceru. Les témoignages recueillis sur place révèlent que les Imbonerakure d’origine tutsie ont reçu l’ordre explicite de ne pas s’approcher de ces barrières. Cette exclusion ethnique suscite une vive inquiétude parmi la population locale, qui redoute un possible retour des tensions communautaires.

Selon les habitants, les Imbonerakure en poste à ces barrières ont pour mission de fouiller systématiquement les passants afin de vérifier s’ils transportent des armes. Cependant, ce qui alarme davantage les résidents est le fait que cette tâche soit confiée uniquement à des membres issus d’une composante ethnique spécifique. « Tous les Imbonerakure tutsis ont été écartés », confie une source locale.

Le mercredi 26 mars 2025, une réunion s’est tenue dans l’enceinte de la permanence provinciale de Kirundo. Elle était dirigée par Abel Ahishakiye, responsable provincial des Imbonerakure pour Butenyerera (la nouvelle dénomination administrative de la province), et Pierre Macumi, responsable communal des Imbonerakure à Kirundo. Lors de cette rencontre, les anciens combattants démobilisés ainsi que les instructeurs des Imbonerakure ont reçu des directives précises. Il leur a été ordonné de veiller à ce qu’aucun Imbonerakure tutsi ne soit impliqué dans la surveillance des barrières. Par ailleurs, chaque barrière doit être équipée d’au moins trois armes à feu pour les rondes nocturnes, tandis que des bâtons et gourdins doivent être utilisés pour sécuriser les lieux durant la journée.

Une source ayant participé à cette réunion a également révélé qu’une autre rencontre est prévue ce vendredi. Cette fois-ci, elle rassemblera les Imbonerakure formés au maniement d’armes entre 2018 et 2020.

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