Ce sont des jeunes Imbonerakure du parti CNDD-FDD qui collectent ces fonds, selon nos sources, la somme exigée par individu est 1.000 franc burundais pour les gens de petits moyens.
"Cette tâche a été confiée aux Imbonerakure. Ce sont eux qui viennent collecter 1.000 franc burundais à toute personne qui passe, surtout le jour du marché. On a érigé la barrière par exemple à Kiyange en Commune Nyanza-lac et on nous dit que cet argent est destiné à la construction des bureaux de la province Makamba", explique notre source.
Les fonctionnaires de l'Etat doivent contribuer plus de 1.000 franc burundais.
"Pour les fonctionnaires de l'Etat, un enseignant donne 5.000 franc par mois et on lui fait un reçu, celui qui ne contribue pas, on l’intimide qu'il ne bénéficiera d'aucun service administratif", poursuit notre source.
La population de Nyanza-lac indique ignorer à quand la fin de cette collecte de contributions.
"Ce qui inquiète le plus est que cette somme à contribuer n'est pas fixe, c’est selon votre activité génératrice de revenus, par exemple, quand on a une boutique, on ne contribue pas la même somme que celui qui a une pharmacie. Nous ne savons pas jusqu’à quand nous allons contribuer et cela aggrave notre situation de pauvreté", conclut notre source.
Seule l’Office Burundaise des Recettes est habilitée à collecter toutes recettes dans le pays
La PARCEM indique que ces contributions ne respectent pas la loi burundaise. Selon Faustin Ndikumana, le président de cette ONG, les administratifs ne devraient pas continuer à exiger des contributions qui ne sont pas régies par le système de comptabilité et de gestion.
"C'est à travers la loi des finances, qu'on autorise tout percepteur à collecter des recettes fiscales ou des contributions diverses au sein de la population. C'est l'Office burundaise des recettes (OBR) qui doit le faire notamment en orientant ces recettes sur un compte unique du trésor et à travers le budget de l'Etat aussi, il y a un document très important (le programme d'investissement public) qui retrace toutes les activités d'investissement qui doivent être mises en application", explique le président de la PARCEM.
Faustin Ndikumana dit ne pas comprendre le fait qu'au niveau provincial, les gens se donnent la permission de percevoir les contributions dans l'objectif de construire des infrastructures diverses.
"On ne devrait pas continuer à exiger des contributions qui ne sont pas du domaine de la loi et on se demande, cet argent collecté est géré sur quel compte? Quel est le système de comptabilité qui régisse sa gestion?" s’interroge le président de la PARCEM.
Faustin Ndikumana conseille qu'il faut songer à appliquer de la rigueur, selon lui, il faut de la prudence en matière de perception des contributions au sein de la population vu que cette meme population s’acquitte de son devoir en payant taxes et impots.