Dès 17 heures, les habitants de Gihanga commencent à se presser de rentrer chez eux. Pour ceux qui trainent dans les bars, à 19 heures 30 minutes, ils s'empressent de payer leurs consommations pour rentrer avant que les agents de la police nationale ne débutent leur ronde. Ceux qui ont le malheur de croiser leur chemin au-delà de 20 heures se voient dérobés de tous leurs biens. Ceux qui n’en n’ont pas sont alors passés à tabac.
L’excuse trouvée par ces agents de l’ordre, c’est que, comme ils n’ont pas eu la chance de participer dans des missions de maintien de la paix, il ne leur reste aucun autre moyen pour se faire de l’argent.
Les habitants de Gihanga disent être également malmenés par les militaires qui patrouillent tout près des champs de riz se trouvant dans la réserve naturelle de la Rukoko. Ces derniers exigeraient de l’argent aux riziculteurs, arguant qu’ils veillent sur leurs champs lors des patrouilles nocturnes.
Révoltés, les habitants de Gihanga demandent à l’administration de levé définitivement ce couvre-feu, à défaut de mettre fin à ces pratiques.