Le projet de loi en question portant modification de la loi numéro 1/20 du 9 décembre 2004 rappelle que le chef de l’Etat est une personnalité importante pour le pays, et qu’il mérite d’être traité avec dignité, durant ou après l’exercice de ses fonctions. Des avantages qui seront accordés au président compte tenu de la manière dont il a accédé au pouvoir.
« La légitimité d’un chef d’Etat dépend de la façon dont il a accédé au pouvoir. Un président qui a accédé au pouvoir par un coup d’Etat ou par simple consensus d’un groupe de politiciens n’a pas la même considération qu’un président élu démocratiquement. » a souligné Prosper Ntahorwamiye, secrétaire général et porte-parole du gouvernement.
Les présidents qui ont dirigé le Burundi jusque-ici sont classés en trois catégories. La première catégorie est constituée par ceux qui ont accédé au pouvoir par un coup d’Etat. Il s’agit de feu Michel Micombero, feu Jean-Baptiste Bagaza ainsi que Pierre Buyoya.
La deuxième est composée par les présidents qui ont accédé au pouvoir par un consensus politique comme feu Cyprien Ntaryamira, Sylvestre Ntibantunganya et Domitien Ndayizeye.
La dernière catégorie est constituée par les chefs d’Etat issus des élections, c’est-à-dire feu Melchior Ndadaye et le président actuel Pierre Nkurunziza.
Signalons que les anciens chefs d’Etat burundais ont perdu certains avantages qu’ils bénéficiaient après l’exercice de leurs fonctions. Le privilège d’être sénateurs à vie leur a été retiré par la constitution promulguée en mai 2018.