Les burundais réfugiés au camp de Mahama désappointés par la récente réorganisation des assistances
Désespoir chez certains réfugiés burundais hébergés au camp de Mahama au Rwanda. Classés dans la catégorie de ceux qui ne bénéficieront désormais plus d’aucune aide, ces derniers ne savent plus à quels Saint se vouer, surtout qu’avec la pandémie du Coronavirus, ils ne sont plus autorisés à travailler comme tâcherons en dehors du camp.
Celui que nous allons prénommer Juvénal est un burundais vivant au camp de Mahama depuis 2015. La cinquantaine, Juvénal est marié et est père de 5 enfants dont un nourrisson. Depuis son exile, il n’a jamais trouvé d’emplois stable. Pour compléter la ration leur donnée par le HCR, lui et sa femme travaillaient comme tâcherons dans les plantations avoisinant ledit camp. Mais, avec la pandémie de Coronavirus, cette activité génératrice de revenus ne leur était plus possible vu qu’ils ne sont plus autorisés à quitter le camp depuis plus d’une année. Une situation qui s’est empirée avec la classification des réfugiés en catégories.
En effet, Juvénal et sa famille se sont retrouvés dans la 3ème catégorie regroupant les personnes qui ne vont plus bénéficier des aides du HCR. Pour le moment, ce chef de ménage ne voit pas comment il va arriver à faire vivre 7 personnes sans aides et sans aucune source de revenus. ‘’ Depuis mon arrivée au camp, je n’ai jamais trouvé d’emplois. C’est la même chose pour ma femme. Nous avons 5 enfants. L’aîné a 13 ans et le cadet 1 année et quelques. C’est une situation très difficile à vivre.’’ Se morfond ce père de famille.
De plus, Juvénal craint de voir ses enfants abandonner les bancs de l’école vu qu’il ne leur sera pas possible de suivre les cours le ventre vide. ‘’ Pour le moment, les enfants continuent à fréquenter l’école mais ce n’est qu’une question de jours. Je ne vois pas comment ils pourront suivre les cours sans avoir rien mis sous la dent. Seul le nourrisson bénéficie encore d’une aide faite de bouillie.’’
Et ce parent de s’interroger sur l’avenir de sa famille vu que, pour des raisons de leur sécurité physique, ils ne peuvent même pas s’aventurer dans les autres pays voisins. ‘’ Je ne peux pas retourner au Burundi, encore moins aller en Tanzanie. Quant à l’Ouganda, ce n’est même pas une option pour moi. Au fait, ça aurait été mieux pour nous de chercher un autre pays d’exile, mais dans cette sous-région, il n’y a qu’ici qu’on se sent en sécurité.’’
Lors d’une interview accordée à la RPA, Elise Villechalane, porte-parole du HCR au Rwanda, avait demandé aux réfugiés lésés de faire des recours. Pourtant, selon certains réfugiés qui se sont entretenus avec la RPA, le numéro leur donner pour faciliter cette procédure ne leur a été d’aucun secours car personne ne décroche au bout du fil.