La crise de l'eau potable à Bujumbura : un défi majeur pour la population
La ville de Bujumbura, capitale économique du Burundi, fait face à une pénurie d'eau potable chronique qui affecte sévèrement le quotidien de ses habitants. Cette situation, qui perdure depuis plusieurs mois, touche particulièrement les quartiers nord de la ville et suscite une inquiétude croissante au sein de la population.
Les résidents de nombreux quartiers, notamment Buterere, Kinama et Kamenge dans la commune de Ntahangwa, sont confrontés à des coupures d'eau prolongées. Certains foyers passent jusqu'à une semaine sans voir une seule goutte d'eau couler de leurs robinets. Face à cette situation, les habitants sont contraints de recourir à des solutions alternatives, souvent risquées pour leur santé.
Pour pallier ce manque, certains citoyens s'approvisionnent en eau dans les rivières, les marais et même les caniveaux, malgré les risques sanitaires évidents. D'autres collectent l'eau de pluie ou se tournent vers la rivière Nyabagere, bien que ces sources ne garantissent pas une eau propre à la consommation.
Les habitants qui en ont les moyens achètent de l'eau potable provenant des localités environnantes, surtout de la province Bujumbura Rural. Le prix d'un bidon d'eau peut atteindre 3000 francs burundais, ce qui représente une charge financière considérable pour de nombreux ménages.
La pénurie d'eau affecte également le secteur éducatif. Des élèves et étudiants s'absentent des cours, ne pouvant assurer une hygiène minimale faute d'eau.
Face à cette situation critique qui dure depuis plus de cinq mois, les habitants de Bujumbura appellent les autorités compétentes, en particulier la REGIDESO (Régie de Distribution d'Eau et d'Électricité), à prendre des mesures urgentes. Leur principale préoccupation est d'éviter la propagation de maladies liées au manque d'hygiène, notamment le choléra, dont des cas ont récemment été signalés dans la ville.