Gatara: Une cinquantaine d’agriculteurs en sit-in devant le bureau de l’agronome communal
Sit-in ce mardi au bureau de l’agronome communal de Gatara en province Kayanza. Les agriculteurs dénoncent le détournement des semences de maïs destinées à être plantées dans les marais. L’agronome communal les aurait mis dans sa boutique pour les vendre à un prix exorbitant.
Ils étaient autour de 50 agriculteurs en sit-in ce 13 août au bureau de l’agronome de Gatara. Ces agriculteurs indiquent qu’ils étaient venus réclamer les semences de maïs, car ils ont payé de l’argent pour ça.
Selon des habitants de la localité, ces agriculteurs disaient qu’il vaudrait mieux qu’ils soient incarcérés en combattant pour leurs droits. Pour eux, c’est inconcevable qu’une seule personne prenne en otage toute une commune.
Ces semences de maïs sont de type PANAR 53.Une variété qu’ils devaient planter dans les marais. Ces semences sont dans les stocks de la commune depuis une semaine mais elles seraient en train d’être détournées. Le principal accusé est Evariste Sindayigaya, agronome communal. Il vendrait cette variété de maïs dans sa boutique à un prix très élevé.
« Ces graines de maïs qui avaient été déposés dans le stock ont été détournées par l’agronome. Il les met dans sa boutique et les vend à un prix élevé. C’est pourquoi les agriculteurs manquent de semences alors qu’ils avaient payé pour ces semences. Ils avaient payé en avance parce que les agronomes collinaires avaient fait le porte à porte. Un sachet de deux kg de graines de maïs coûte officiellement 14 800 francs burundais. Mais dans sa boutique, il vend la même quantité à 50 mille francs burundais. »
L’agronome explique aux agriculteurs qu’il se rendra lui-même dans les champs avec les semences pour superviser le semis. Mais ces agriculteurs n’y croient pas, se demandant comment une seule personne pourra superviser toute une commune.
La rédaction de la RPA a réussi à joindre Evariste Sindayigaya, agronome de Gatara. Il rejette les accusations selon lesquelles il vend dans sa boutique du maïs de la variété PANAR 53. Il précise que le maïs qu’il vend est d’une autre variété et qu’il l’a cherchée dans les voies légales. Toutefois, il reconnait qu’il dit aux agriculteurs qu’il ira lui-même superviser le semis dans toute cette commune Gatara, une commune composée de 28 collines.