Contributions électorales, un poids qui pèse déjà lourd chez les Burundais
Les habitants des provinces Ruyigi et Cibitoke sont contraints de payer des cotisations aux prochaines élections. Même si le président de la République avait, il y a quatre mois, annoncé que contribuera qui le voudra, dans ces localités ces cotisations sont obligatoires. Une situation dénoncée par la population.
Les collectes des cotisations électorales sont en cours dans différents coins du pays. En province Ruyigi, l’argent est exigé à toute personne en âge de voter. La contribution n’est pas volontaire car, celui qui ne la donne pas se voit priver de certains services.
« Toute personne qui est en âge de voter, c’est-à-dire qui a 18 ans et plus, doit payer 1000 Fbu. Les reçus de paiement de cette contribution sont un peu partout exigés. Celui qui ne donne pas cet argent ne peut plus solliciter aucun service à la commune. » Déplore un des habitants de cette province de l’Est du pays qui ajoute qu’ils ont entendu des rumeurs que même à l’hôpital, ces reçus peuvent être exigés.
Même scenario en province Cibitoke. Dans cette province du nord-ouest du Burundi, ces contributions électorales sont également exigées. En commune Buganda, ils sont menacés aussi de ne plus bénéficier d’aucun service de la commune. « Ça nous fait vraiment peur car, ils nous expliquent que celui qui ne donnera pas cette contribution n’aura plus droit à quoi que ce soit au bureau communal, tout comme partout dans le pays », explique une source de Buganda.
La catégorie de petits commerçants à laquelle appartient notre source de Buganda paye 20 000Fbu.
Que ce soit dans cette commune Buganda, que ce soit dans la province Ruyigi, ces montants sont payés sans considération d’appartenance politique. Et ces populations s’interrogent sur la provenance de cet ordre, surtout que le président de la République avait bien précisé en date du 12 avril cette année, lors du lancement officiel de la campagne d’Education Civique et Electorale, que la contribution aux prochaines élections (les législatives en 2025 et les présidentielles en 2027) sera volontaire, car s’est-il félicité, le budget nécessaire est déjà disponible.
Ces Burundais parlent de vol organisé et dénoncent cette pratique surtout que, disent-ils, personne n’ignore à quel point les Burundais sont appauvris. Ils demandent que ces contributions cessent.
Nous n’avons pas pu recueillir les commentaires de Carême Bizoza et Emmerencienne Tabu, respectivement gouverneur des provinces Cibitoke et Ruyigi.