Burundais réfugiés à Nakivale et Mahama confrontés à une insuffisance alimentaire

Par : Innocent Valentin Singirankabo
À l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, les réfugiés burundais dans les camps de Nakivale (Ouganda) et de Mahama (Rwanda) dénoncent une aide alimentaire insuffisante et doivent désormais chercher des moyens de subsistance hors des camps.
Les Burundais réfugiés dans les camps de Nakivale en Ouganda et de Mahama au Rwanda constatent une insuffisance de nourriture, alors que le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont réduit l’aide qu’ils fournissaient auparavant. Cette situation oblige les réfugiés à se déplacer hors des camps pour subvenir à leurs besoins.
Dans le camp de Nakivale, la situation alimentaire reposait jusqu’alors sur l’aide alimentaire et financière fournie par le HCR et le PAM. Les réfugiés étaient répartis en deux groupes : certains recevaient des vivres pour cuisiner, d’autres 32 000 shillings ougandais par personne. Selon eux, cette assistance n’était pas suffisante pour couvrir les besoins mensuels. Depuis la réduction de l’aide, plus de 80 % des Burundais ont été retirés de la liste des bénéficiaires.
Un réfugié de Nakivale témoigne : « Il est difficile de trouver de la nourriture ici, car près de 80 % des réfugiés burundais ne reçoivent plus les rations que le PAM distribuait chaque mois. Maintenant, certains fuient le camp pour trouver de nouvelles opportunités dans les villages proches, à Kampala ou en cultivant les champs des habitants. Nous avons appris à voler de nos propres ailes. »
Dans le camp de Mahama, les réfugiés ont été répartis en différents groupes selon leur niveau d’éducation et leur situation économique, afin que le HCR puisse identifier ceux qu’il pouvait aider selon ses ressources limitées. Une grande partie des Burundais n’ayant pas reçu d’aide ont appris à s’organiser en petites associations agricoles et d’élevage pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Un réfugié de Mahama déclare : « Pour que les choses changent, il faut d’abord que les gens tentent de quitter le camp pour trouver des moyens de nourrir leurs familles. L’aide financière ayant été coupée, la vie des réfugiés devient difficile. »
Le monde célèbre chaque année, le 16 octobre, la Journée mondiale de l’alimentation, sous le slogan : « Main dans la main pour des aliments et un avenir meilleurs ».