Gaston Sindimwo tente de mobiliser les jeunes tutsis pour s'enrôler à l'armée et la police
Gaston SINDIMWO, premier vice-président de la République, se bat à son tour pour tenter de convaincre les jeunes de l'ethnie tutsie de s'enrôler dans les corps de défense et de sécurité. Ces jeunes ont affiché une réticence à cet enrôlement, de peur des répressions subies par leurs ainés à l'armée et à la police. Dans ses démarches, Gaston Sindimwo se fait accompagner par certains leaders du parti Uprona reconnu par le pouvoir de Bujumbura.
Gaston Sindimwo, premier vice-président issu de l'UPRONA, entouré par certains leaders de son parti, a entamé des tournées et descentes dans les provinces du pays. Cette campagne a débuté après l'annonce des chiffres sur l'enrôlement en cours au sein des corps de défense et de sécurité.
Ces chiffres ont alerté quant à la présence insuffisante des candidats pour l'armée et la police de l'ethnie tutsie.
A l'Institut Supérieur des Cadres Militaires (ISCAM), les hutus qui se sont enrôlés s'élèvent à 813, les tutsis 179 seulement ainsi que 4 candidats de la communauté des Batwas, selon les effectifs qui nous parviennent de l'Etat-major formation.
Dans certaines provinces, « des hutus se font passer pour des tutsis ou pour des twas », pour montrer que toutes les composantes de la société affluent de la même manière à ces corps de défense et de sécurité, nous révèlent des sources militaires.
C'est ainsi que Gaston Sindimwo, qui occupe un poste exécutif réservé à un tutsi selon la Constitution, s'est déjà rendu à Ruhororo dans la province Ngozi, à Sanzu dans la province Ruyigi, à Mutaho et Bugendana dans la province Gitega et à Mwaro. Le vice-Président dénonce les initiateurs des manifestations anti-troisième mandat, qui se sont appelés Sindumuja ou je ne suis pas esclave, d'inciter les jeunes à ne pas senrôler.
« Que vos enfants affluent aux corps de défense et de sécurité comme c'était auparavant. C'est les Sindumuja qui empêchent vos enfants de s'enrôler aux corps de défense et de sécurité. Ils leur disent qu'ils n'auront pas la paix, mais le pays est paisible avec libre circulation jour et nuit », a martelé Sindimwo dans ses tournées.
Le vice-président n'est pas le seul à effectuer des tournées pour inciter les jeunes tutsis. Il est appuyé par le deuxième vice-président du Sénat Anicet Niyongabo, également de l'UPRONA gouvernemental. Son discours, tenu vendredi dernier en province Karusi, est identique à celui de Gaston Sindimwo.
« Méfiez-vous des Sindumuja , que vos jeunes s'adonnent aux corps de défense et de sécurité, la circulation jour et nuit est réelle dans le pays », a-t-il déclaré.
Le porte-parole de l'armée, le Colonel Gaspard Baratuza, a lui aussi fait part de cette réticence des jeunes tutsis pour l'enrôlement, parlant de « mauvaise volonté ».
Des jeunes tutsis interrogés signalent toutefois qu'intégrer l'armée dans la conjoncture actuelle de répression ne serait qu'un suicide. D'autres se réfèrent aux persécutions, abus, disparitions forcées et exécutions sommaires dont sont victimes leurs grands frères des corps de défense et de sécurité depuis le début de la crise liée au 3ème mandat du Président Pierre Nkurunziza.
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