Sept stations de carburant sont enregistrées dans la ville de GITEGA. Mais depuis l'après-midi de ce dimanche, aucune d'elles ne dispose d'une seule goute d'essence. Ainsi, ce lundi au marché noir, l'essence se vendait dans des bouteilles en plastique d'un litre et demie pour 10.000 francs burundais. C'est-à-dire qu'un litre d'essence coûte 6.600 francs.

Il y a quelques temps, au plus fort même d’une autre période de pénurie de carburant, ce dernier n’avait jamais dépassé les 4.000 francs au marché noir. C’est dire que la spéculation a atteint des montants record en cette période de crise qui affecte le secteur économique de plein fouet.

Certains propriétaires de véhicules de moteur à essence et des motocyclettes ont préféré les garder au parking chez eux, faute d'essence ; préférant ainsi se déplacer à pieds. Mais d'autres acceptent encore d'acheter l'essence à ce prix exorbitant.

Les conducteurs de taxi-motos ont pour leur part déjà revus à la hausse le prix du ticket, arguant qu'ils achètent de l'essence à un prix élevé. Ainsi, une course pour laquelle ils faisaient payer 1.000 francs burundais avant l'actuelle pénurie d'essence est passée à 1.500 francs.

Environ un mois avant cette pénurie d'essence, la distribution d'essence était irrégulière et les stations semblaient se relayer dans la distribution d'essence : deux stations ne pouvaient pas avoir de l'essence en même temps.

De leur côté, les consommateurs affichent leur colère et s'étonnent de voir que l'essence manque alors que son prix a été récemment revu à la hausse par le gouvernement justement pour résoudre une précédente pénurie qui avait paralysé les transports durant plusieurs jours. Ils craignent que cette pénurie d'essence n'augure une nouvelle hausse du prix à la pompe du carburant.

La ville de Gitega n’est pas la seule à être touchée puisque Bujumbura connaît aussi de longues files d’attente aux stations-services depuis ce lundi. Cette crise du carburant est liée à la crise des devises que connaît le Burundi depuis plusieurs mois. Les importateurs de carburant se plaignent de ne pas avoir suffisamment de devises pour payer leurs fournisseurs.