La correspondance désignant l’actuel Ministre burundais des Finances au poste de Secrétaire général adjoint de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale est sortie le 22 mars 2016, ayant comme référence N° 261/CEEAC/SG/16 adressée à Clotilde Nizigama qui occupait ce poste.

Cette désignation intervient suite à une autre correspondance du Président Gabonais Ali Bongo et en même temps président en exercice de cette communauté à ses pairs dans le cadre de renouvellement des mandats aux postes dits « à mandat ». Ainsi, en date du 3 mars 2016, le Président Burundais Pierre Nkurunziza a désigné par courrier Tabu Abdallah Manirakiza au poste de Secrétaire général adjoint chargé du Département des Programmes, Budget, Administration et Ressources Humaines en remplacement de Madame Clotilde Nizigama, lit-on dans cette correspondance. C’est un Ministre des Finances qui remplace une autre Ministre au même fauteuil, car Clotilde Nizigama était jusqu’en 2012 l’Argentière burundaise.

Remaniement du gouvernement en vue.

Avec cette nomination de Tabu Abdallah Manirakiza au poste de Secrétaire général adjoint de la CEEAC, le gouvernement burundais doit être remanié pour remplacer l’inamovible Ministre des Finances qui va entrer en fonction d’ici fin Mai 2016, et qui occupe ce poste depuis février 2012 après trois années passées comme Ministre du Plan et de la Reconstruction, pour dire qu’il s’agit d’un proche du Président Nkurunziza.

Mais les finances du Burundi sont au plus mal avec la suspension de l’appui par de nombreux partenaires dont l’Union Européenne et une récession économique de l’ordre de 2.3% en 2015 selon la Banque Mondiale. La tâche sera extrêmement difficile pour le futur occupant du Ministère avec la crise politico-sécuritaire en cours et les conséquences de plus en plus graves sur l’économie dont des caisses de l’Etat sont quasiment vides. Les mesures de restrictions budgétaires pour 2016 adoptées par Tabu Manirakiza n’ont pas permis de relever l’économie, encore moins les mesures controversées telles que celles imposées sur les personnes morales propriétaires des comptes en devises, la suppression des annales et autres primes aux fonctionnaires de l’Etat et bien d’autres.

Certains voient dans cette nomination une récompense du Président Nkurunziza pour Tabu Abdallah Manirakiza qui lui offre une porte de sortie mais avec un bilan économique désastreux à son actif.