Dans un communiqué, le gouvernement rwandais demande l’assistance de la communauté internationale, ainsi que celle des organisations internationales pour accueillir et aider les réfugiés burundais aujourd’hui présents sur son territoire. Mais Kigali dit que personne n’a encore répondu à cet appel.

 

Dans le même communiqué, le Rwanda affirme que les causes de la crise burundaise sont bien connues, raison pour laquelle, « il ne peut accepter que le conflit interne du Burundi envenime ses relations avec d’autres pays ». Et pour éviter cela, Kigali a déjà appelé la communauté internationale à se préparer pour accueillir les réfugiés burundais au Rwanda, logés dans les camps ou dans les ménages des particuliers. Cependant, le communiqué fait remarquer qu’il n’a encore aucune réponse à leur appel, d’autant plus que la crise politique burundaise n’est toujours pas résolue. La ministre Mushikiwabo dit que la question récurrente des réfugiés dans la région provient de mauvaise gouvernance politique, et que cela coûte au gouvernement rwandais.

 

 

 

Certains des réfugiés burundais rencontrés disent qu’en plus de la garantie de leur sécurité, ils menaient une vie plus ou moins respectable grâce au gouvernement rwandais. « Honnêtement, j’ai très mal accueilli cette décision. Le Rwanda est le premier pays de la région où on trouvait que la sécurité est assurée. Il a tout fait pour nous accueillir » raconte un burundais réfugié à Butare au Sud du Rwanda. 

 

Et selon  un autre réfugié à Kamembe, au sud-Est « beaucoup de burundais ont demandé asile au Rwanda de par sa proximité et parce qu’il a affiché une volonté de nous accueillir. De plus, la sécurité est certaine contrairement au Congo, à la Tanzanie et à l’Ouganda où des réfugiés burundais sont malmenés par des agents du service de renseignements du Burundi ». Même son de cloche pour une femme réfugiée à Nyamata à quelques kilomètres de Kigali « il y a ceux qui ont bien accueilli la décision, d’autres non. Si on est transféré ailleurs, il se pourrait que notre sécurité soit perturbée, et même que certains peuvent être tués ». « Qu’ils étudient le pour et le contre de cette décision, et qu’ils se souviennent que la situation ne s’est toujours pas améliorée au Burundi. Mais si la décision est irrévocable, on va la respecter » déclare pour sa part le représentant des réfugiés au camp de Mahama au Rwanda.

 

Que ce soient les réfugiés regroupés dans les camps ou ceux logés dans différentes villes rwandaises, tous sont unanimes : que la décision de les transférer dans un autre pays soit revue. Le Rwanda héberge actuellement près de 80.000 réfugiés burundais.  

 

Le HCR s’est empressé de discuter de la question avec les autorités rwandaises et a rassuré en déclarant que Kigali n’allait pas reloger de force les réfugiés burundais.