Près du parking des bus desservant l'intérieur du pays dans la zone Musaga en commune Muha, des barrières sont érigées par des employés de la Mairie de Bujumbura ainsi que des jeunes Imbonerakure du parti au pouvoir. Ces derniers prélèvent de l'argent auprès des conducteurs de tous les véhicules qui descendent sur Bujumbura avec des marchandises. D’autres Imbonerakure font la collecte sur chaque bus et moto qui passe dans les deux sens.
Tout cet argent collecté illégalement serait destiné au paiement des membres du parti CNDD-FDD qui se disent du « comité de sécurité ».
Au quartier Kamesa, les policiers chargés de la sécurité routière se trouvent côte à côte avec des jeunes Imbonerakure vêtus de l'uniforme du parti au pouvoir. Ces jeunes collectent de l'argent sur chaque véhicule qui passe, en affirmant que c'est « pour la caisse du parti », rapportent plusieurs conducteurs.
Pas plus loin encore à Matara, la même présence des Imbonerakure se remarque : ils attendent les véhicules utilisés pour le transport du charbon et des briques.
Les conducteurs des véhicules de transport des marchandises ainsi que ceux qui font le transport des personnes par moto demandent au Gouvernement de « chasser ces Imbonerakure », surtout qu'ils s’acquittent régulièrement des taxes et impôts légales. Cette situation a obligé certains d'entre eux à abandonner leur business.
La brigade anti-corruption, unité spécialisée de la police, s'insurge contre le comportement de ces jeunes. Le Commissaire Isidore Ndihokubwayo demande au Ministère de la sécurité publique de faire tout son possible pour chasser ces jeunes qui volent et pillent.
« Je demande à ce que tout ce monde qui n'est pas affecté à ces barrières de dégager. A commencer par kamenge, Musaga, Kanyosha à l'endroit communément appelé Ku Musufu, vers Gatumba et Kanga. Partout vous y trouverez ces gens qui se disent de la documentation, de la Mairie et même de l'anti-corruption. Ce sont ces gens-là qui facilitent les fraudes. Je demande au Ministère de la sécurité publique de nous aider à éloigner ces gens de ces barrières. En collaboration avec la Mairie, on a pu mettre derrière les barreaux certains d'entre eux ; mais malheureusement, ils y ont passé le temps de la rosée », dénonce le chef de la brigade anti-corruuption.
Le même responsable met en garde les Imbonerakure qui se croient « intouchables car étant dans le système ».