Des militaires impliqués dans des exactions sur des civils sur le point d'être déployés en Somalie
juin 17, 2016
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Le gouvernement de Bujumbura récompense à nouveau les militaires qui se sont démarqués dans la répression et assassinats des civils durant la crise. Après Venuste Nduwayo qui a été promu au grade de Général de Brigade et commandant du 9ème contingent burundais de l’AMISOM, c’est le tour des militaires cités dans l’assassinat de deux personnes à Mukike au mois de mai 2015. Ils vont bientôt être envoyés en Somalie au sein de la mission de maintien de la paix.
Les militaires en attente d’être déployés au sein de l’AMISOM sont le 1er sergent-major Niyongabo surnommé ‘’Kinywesi’’ de matricule 69388 et le 1er sergent-major Kaberuka de matricule 73837. Ils sont tous affectés au 522ème bataillon commando dirigé l’année dernière par le Major Marius Gahomera surnommé ‘’Gakoryo’’.
Le 1er sergent-major Niyongabo a été déployé avec le 35ème bataillon AMISOM tandis que le 1er sergent-major Kaberuka est inscrit sur la liste du 38ème bataillon AMISOM par ailleurs en standby pour le déploiement à Mudubugu où ils s’entrainent avant leur départ. Toutes ces informations sont confirmées par des sources à Mudubugu et à Nyanza-lac, unité d’hébergement du 522ème bataillon commando.
Ces deux militaires sont néanmoins cités dans des assassinats commis dans la province Bujumbura. A Mukike au mois de mai 2015, le 1er sergent-major Niyongabo commandait la position du Lycée communal de Mukike à Nyabisaka et le 1er sergent-major Kaberuka était en charge du détachement du bureau communal de Mukike à Mayuyu au plus fort moment des manifestations contre le 3ème mandat du Président Pierre Nkurunziza.
Selon les informations en provenance de Mukike, le 29 mai 2015 les deux sous-officiers se sont entretenus avec l’administrateur communal de l’époque, Madame Chantal Sibomana et le Commandant bataillon d’alors le Major Marius Gahomera. Par après, « les manifestants anti 3ème mandat en descente vers la rivière Mugere se sont fait tirer dessus à balles réelles par les militaires. Plusieurs d’entre eux ont fui vers le marché de Karuvovo, qui était bondé car c’était un vendredi, jour de marché », nous rapportent des témoins de la scène.
Ces militaires n’ont pas hésité à tirer dans la foule en plein marché, tuant deux jeunes hommes. Les victimes étaient Daniel Ruzoyi, natif de la Colline Mayuyu et Adelin Manirakiza, natif de la Colline Nyarumanga. Les parents, les proches et les voisins des victimes demandent que justice soit faite. Ils réclament « des poursuites contre les deux sous-officiers pour ces actes commis » et qu’ils ne soient pas déployés dans les missions de maintien de la paix à l’étranger.
Ces deux sous-officiers ne sont pas les seuls accusés de multiples exactions mais qui continuent à être remerciés par le pouvoir de Bujumbura en se rendant à l’étranger pour des missions de maintien de la paix. Le dernier en date est le Général de Brigade Venuste Nduwayo, promu à ce grade le 12 décembre 2015. Lorsque les 4 camps militaires ont été attaqués en décembre à Bujumbura et Mujejuru, cet officier était chargé des opérations à l’Etat-major de l’armée. Des centaines de jeunes ont été abattus sans assistance dans la capitale Bujumbura, dans les communes Mukike et Mugongomanga se trouvant en province Bujumbura. Après sa promotion au grade de Général de Brigade, Venuste Nduwayo vient d’être désigné commandant du 9ème contingent burundais de l’AMISOM.
Jusqu’à présent, l’armée reste silencieuse sur ces cas d’exactions commis par des membres de la FDN mais qui reste impunis.
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