‘’J’ai commencé à faire le petit commerce à Bujumbura, ici j’ai continué à vendre les aubergines au bord de la route. J’ai commencé cela en Avril 2017 avec un capital de 70.000 franc rwandais, moins de 100 dollars américains et un bienfaiteur m’a donné une somme de 210.000 franc rwandais, soit plus de 250 dollars américains. Ainsi, mon petit commerce a grandi. Aujourd’hui, je vends du haricot, des aubergines, de la farine, du riz, des tomates, de la pomme de terre, de la banane, du charbon, ...’’, nous a racontée Bernadette.
Son amie Donavine, elle, se rappelle de son arrivée en exil au Rwanda et se réjouit du pas franchi: ‘’j’ai fui en avril 2015, j’ai été accueillie dans une famille à Kabara et on n’avait rien. J’ai commencé mon commerce avec 300.000 franc rwandais (un peu moins de 300 dollars américains), donnés par une amie. Aujourd’hui, je paie la scolarité de mes 4 enfants, et cela fait 3 ans que je loue une maison à 20.000 franc rwandais et nourris mes quatre enfants. Ils sont tous au secondaire et je parviens même à payer pour ceux qui sont à l’internat. »
Cette dernière affirme qu’ils sont capables de gagner 30 à 50.000 franc rwandais le jour du marché comme les récoltes ont été bonnes. Les deux se réjouissent et ont du moral car elles gagnent ou perdent avec les autres et leurs enfants ne peuvent plus manquer quoi manger.
Les burundais exilés subviennent de plus en plus à leurs besoins
Vincent NZISABIRA, Responsable des Réfugiés burundais de HUYE salue comment ses compatriotes exilés se débrouillent pour subvenir à leurs besoins. Pour ce responsable communautaire, l’exil est une école comme tant d’autres : « En tant que responsable, je suis très content de l’engagement de ces burundais réfugiés. Ces jours-ci, nous trouvons des burundais plus débrouillards que les rwandais et qui donnent même de l’emploi aux autres. Cela démontre qu’ils ne cherchent pas de l’aide de qui que ce soit. Ici au Rwanda, le Président de la République sensibilise qu’il faut trouver soi-même les solutions à tes propres problèmes, pour dire que même nous aussi réfugiés, nous pouvons chercher des solutions à nos propres problèmes. »
Vincent NZISABIRA rappelle aux burundais qui sont dans les mêmes conditions d’exil de prendre leur courage à deux mains et travailler car avant de s’exiler, ils étaient capables de beaucoup de choses.
Article de presse sur l’émission TURIHO du 04/09/2018. Avec le soutien de la Wallonie-Bruxelles International.