Ces réfugiés burundais qui ont été emportés par les eaux de la rivière sont Siméon AHISHAKIYE âgé de 24 ans et Emmanuela NSENGIYAREMYE de 18 ans. Ils étaient partis à la recherche du bois de chauffage au bord de la rivière AKAGERA. Jusqu'à ce mercredi, leurs corps n'étaient pas encore retrouvés.
La question du bois de chauffage au camp de Mahama préoccupe ces burundais. « Nous avons un problème sérieux de manque de bois de chauffage et le sac de charbon coûte 14 mille francs. C’est beaucoup trop cher pour nous réfugiés. La police nous a interdit d'acheter les sacs de charbon importés de la Tanzanie alors qu’ils sont durables et abordables. On n’a pas d’autre choix que d’aller couper le bois de chauffage. »
Selon cette femme, même d'autres réfugiés pourraient être emportés par les eaux de cette rivière, car ce problème d'insuffisance de bois de chauffage n'est pas encore résolu. « Le problème de bois de chauffage existe depuis notre arrivée au camp. Seulement avant, on allait le chercher dans des forêts alentours ou chez certains voisins rwandais. On peut avoir la ration et manquer le bois de chauffage. Le HCR nous donne du bois qui ne dure qu'une semaine. Cette rivière va emporter d'autres réfugiés parce qu'on n'a pas d'autres choix. »
Dans une réunion de ce mercredi dirigée par Paul Kenya représentant du HCR au camp de Mahama, le représentant du ministère ayant en charge les réfugiés ainsi que les responsables de différentes organisations œuvrant dans ce camp, ont interdit à ces réfugiés de s’approcher de cette rivière. Ils leur ont demandé de s'approvisionner dans les coopératives qui vendent du charbon, selon un des chargés de la sécurité du camp.
Ces réfugiés n'ont pas été convaincus et demandent plutôt qu’on les laisse acheter le charbon qui provient de la Tanzanie car solide et moins cher. Les informations fournies par certains responsables de la sécurité révèlent que l'importation du charbon tanzanien a été interdite pour des raisons de sécurités des réfugiés. Pour le moment, les représentants de différents organes sont à la recherche des corps des victimes pour qu'ils soient enterrés.