La plupart de ces réfugiés sont des handicapés physiques et mentaux, les personnes âgées ainsi que les personnes souffrant de maladies chroniques. Plusieurs d’entre eux sont sous traitement. Ce qui n’a pourtant pas empêché que leur régime soit supprimé.
« Les médicaments qu’ils prennent sont très forts et nécessitent un régime alimentaire adéquat. La plupart souffrent de diabète. D’autres ont le VIH/SIDA ou l’épilepsie. Aujourd’hui, ils ne savent pas comment ils vont survivre dans le camp. Avant, on leur donnait des ndagala et des œufs. Mais ces derniers jours, on ne leur donnait que des carottes et des pommes de terre. Et voilà que, même ça, ils viennent de le leur retirer. Comment vont-ils faire ? » Regrette un des réfugiés du camp de Mahama.
Selon un burundais vivant dans ce camp, ce groupe de vulnérables risque de voir leur santé se détériorer vu qu’ils ne sont même pas en mesure de gagner de l’argent et ainsi se prendre en charge suite à leurs conditions physiques. « Ils sont déjà affaiblis par la maladie, ce qui fait qu’ils ne peuvent même pas exécuter de petites tâches pour se procurer un peu d’argent comme les autres réfugiés. S’ils ont pu tenir le coup jusqu’aujourd’hui, c’était essentiellement grâce à l’assistance de l’ONG Caritas Rwanda. » Déplore-t-il.
Après cette annonce de suspension de tout régime alimentaire, ces vulnérables demandent au HCR et aux autres bienfaiteurs de leur venir en aide.
« On demande à ce qu’ils tiennent compte de la santé et de la vie des gens. Si non ils vont mourir faute de nourriture suite à ce manque de budget. »
Paul Kenya, représentant du HCR au Camp de Mahama, confirme cette suspension et explique cela par le fait que, ayant dépassé deux ans, les réfugiés ne devraient plus continuer à recevoir l’aide dite d’urgence. Il a également tenu à tranquilliser ces vulnérables, leur promettant que dès que les fonds seront à nouveau disponibles, cette assistance sera reprise.