Certains présidents de la région des grands-lacs n’ont pas respecté leurs mandats constitutionnels, signale l’ISS. Dans son rapport, l’Institut d’Etudes de Sécurité explique que cette attitude constitue l’obstacle majeur de la stabilité dans la région. La CIRGL est-elle capable de contribuer à la stabilité et à la bonne gouvernance ? C’est la question que se pose l’ISS. A titre d’exemple, l’Institut cite certains pays dont le Burundi. La décision du président Pierre NKURUNZIZA de briguer un troisième mandat lors des élections de 2015 a déclenché une crise politique avec des implications régionales considérables en terme de flux de réfugiés.
Toutes les tentatives régionales et internationales visant à résoudre la crise sont jusqu'ici insuffisantes, rappelle l’ISS. Le référendum national de Mai 2018 a approuvé des amendements constitutionnels qui pourraient prolonger le mandat de NKURUNZIZA jusqu'en 2034. L’Institut précise toutefois qu’il reste à voir si Pierre NKURUNZIZA tiendra sa promesse de quitter le pouvoir en 2020.
L’ISS rappelle que lorsque les coordinateurs de la CIRGL se sont réunis au mois de Juin, ils ont réaffirmé la position du groupe en tant que meilleur mécanisme pour résoudre les conflits et assurer la paix, la stabilité et le développement de la région des Grands Lacs. Et pourtant, la nature des amendements récents et des extensions de termes dans la région des Grands Lacs ces dernières années, est préoccupante, selon l’ISS. Pour ce dernier, la tâche la plus urgente et sans doute la plus difficile de la CIRGL est politique.
La Conférence Internationale de la Région des Grands Lacs doit établir fermement un consensus parmi ses membres sur le fait que la bonne gouvernance et la démocratie sont essentielles à la sécurité, à la stabilité et au développement durable. Faute de quoi, poursuit l’ISS, les amendements constitutionnels accordant plus de temps aux présidents se poursuivront, provoquant plus d’instabilité dans la région.