Journée internationale des personnes handicapées : le Burundi souligne ses progrès et reconnaît des besoins persistants
Par : Générose Niyonkuru et Digne Karondo
Chaque 3 décembre, le monde célèbre la Journée internationale des personnes handicapées, instaurée en 1992 par l’Organisation des Nations Unies (ONU). L’événement vise à promouvoir la compréhension du handicap et à mobiliser le soutien en faveur de la dignité, des droits et du bien-être des personnes concernées. Au Burundi, les autorités affirment que des avancées ont été réalisées dans leur accès à l’éducation et leur intégration sociale, même si les besoins restent importants.
Dans un communiqué publié à l’occasion de cette journée, Emerancienne Tabu, assistante du ministre du Travail, de la Fonction publique et de la Sécurité publique, a rappelé que le thème de l’édition 2024 porte sur la promotion de sociétés inclusives pour accélérer le progrès social. Elle a souligné que le Burundi a ratifié en 2014 la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées et, en 2022, le protocole annexé à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples concernant ces mêmes droits. Une loi de promotion et de protection des droits des personnes handicapées a également été promulguée en 2018, accompagnée d’une politique nationale dédiée.
La représentante du ministère a ajouté que le gouvernement a engagé plusieurs actions : rééducation et réadaptation physique, distribution de matériel de mobilité, formations professionnelles et octroi de kits de réinsertion. Elle a remercié les acteurs engagés dans ce domaine tout en appelant d’autres intervenants à soutenir davantage ces personnes.
Au camp de Mahama au Rwanda, un suivi particulier pour les réfugiés burundais
Bien que les aides destinées aux réfugiés aient diminué, les personnes en situation de handicap parmi les réfugiés burundais vivant au camp de Mahama au Rwanda bénéficient d’un accompagnement renforcé. Le Révérend Pasteur Jean Bosco Ukwibishatse, représentant des réfugiés du camp, affirme qu’elles reçoivent une attention particulière du HCR, du ministère rwandais chargé de la gestion des situations d’urgence (MINEMA) et de plusieurs partenaires.
Selon lui, cette célébration du 3 décembre a également été observée dans le camp. Il rappelle que les personnes handicapées disposent de capacités comme les autres, même si certaines activités restent difficiles. Plusieurs projets les soutiennent, notamment celui de Prison Fellowship, malgré des moyens limités. Avec la réduction générale de l’aide humanitaire, les besoins demeurent importants, et certains réfugiés handicapés ne peuvent pas se déplacer pour chercher du travail ou d’autres opportunités. C’est pourquoi des institutions comme le HCR et le MINEMA assurent un suivi rapproché afin d’éviter que leur situation ne se dégrade davantage.
Leur quotidien, explique-t-il, est comparable à celui des autres réfugiés, mais marqué par plus de difficultés, notamment l’absence d’emploi liée au handicap. Malgré tout, grâce au soutien reçu, leur vie avance tant bien que mal et s’améliore lorsque l’aide parvient.

