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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Un journaliste ‘’ non reconnu’’ sème la haine

Les discours du journaliste Kenny-Claude Nduwimana du journal en ligne IZUBA sont divisionnistes et pleins de haine ethnique. Paradoxalement, le Conseil National de la Communication, CNC en sigle, semble fermer les yeux. 

Les propos de Kenny-Claude Nduwimana , journaliste du journal en ligne IZUBA tournent autour d’une seule idée fondamentale : démontrer que les burundais de l’ethnie Tutsi ont l’ultime ambition d’exterminer ceux de l’ethnie Hutu.  Au mois d’avril de cette année, au moment où le Burundi était en pleine campagne électorale, le journaliste  Kenny-Claude Nduwimana a posté sur son site un support audio dans lequel il insultait les burundais de la composante Tutsi d’une manière sarcastique. « Le génocide perpétré contre les Hutus est un signe d’insolence et d’arrogance sans nom. C’est insupportable qu’une personne qui t’a spolié continue à se vanter comme s’il était plus méritant. Ce sont par contre des voleurs  qui vivent de la sueur  d’autrui. Dans le passé, ils n’avaient pas de vaches. Ces Himas étaient des chiens qui vivaient des ignames qu’ils cueillaient dans la brousse comme des Batwa. Ce n’est qu’après avoir  exterminé les Hutus et pris leurs belles maisons et leurs vaches qu’ils ont commencé à engloutir le lait de vache. Cela doit nécessairement prendre fin. » Dixit Kenny-Claude Nduwimana qui ne s’est pas arrêté là. Dans les supports audio qu’il ne cesse de publier sur ses différentes plateformes, il explique incessamment l’idée que les personnes de l’ethnie Tutsi ne sont pas des burundais. Et partant, qu’ils n’ont pas le droit de vivre sur le territoire du Burundi.  « Ces  envahisseurs Tutsis du Rwanda qui se sont implantés ici au Burundi et qui se font appeler des burundais doivent retourner chez eux. Nous devons les renvoyer chez Kagame. Nous devons les chasser à coup de gourdins. Depuis la nuit des temps, le Burundi appartenait à Ntare. Nous, les fils de Ntare, tenons les rênes du pouvoir. Nous allons continuer à savourer les bienfaits de la paix, de la sécurité et du développement et laisser ces chacals égarés hurler. Mais si jamais  ils viennent  hurler chez toi, prends un gros bâton et frappes-les. »

Beaucoup sont donc les burundais qui s’inquiètent  du fait que le Conseil National de la Communication n’a pas jusque-là pris des sanctions contre ce journaliste, au moment où ce dernier continue à diffuser ces discours de haines qui, soi-disant, reflèteraient les résultats de ses enquêtes.

Au lieu de le sanctionner, le CNC se contente de le renier

Kenny-Claude Nduwimana  a exercé à  la radio privée CCIFB FM+ comme stagiaire en 2018. Durant plus de  6 mois qu’il a passé dans cette radio, il  s’est révélé être un extrémiste Hutu,  une des raisons  à l’origine de la suspension de son stage, nous ont informés nos sources à la CCIB Fm+.

Sur le compte Twitter du journal IZUBA, journal pour lequel  il dit prester, tout comme sur sa chaîne You Tube, chaîne appelée Kenny-Claude, Kenny Claude Nduwimana poste beaucoup plus des informations concernant  les massacres commis dans le passé au Burundi. Des massacres qu’il présente toujours  comme un génocide des Hutus  perpétré par les Tutsi.

Sur ces deux comptes,  on y retrouve toutes les activités de la commission vérité réconciliation mis en place pour enquêter sur  les crimes qui ont endeuillé le Burundi. Sur son compte You Tube, il poste des vidéos dans lesquelles on le voit accomplissant le métier de journaliste.

Durant ce mois de juillet, Kenny-Claude Nduwimana  a couvert la descente de la commission CVR en province Gitega : c’était pour exhumer les restes humains à Mutobo et Nyambeho. Sur des images, on voit Kenny-Claude Nduwimana tendant le micro à Pierre Claver Ndayicariye, président de la CVR. A côté d’eux, l’on voit Denise Sindokotse et Aloys Batungwanayo, deux commissaires de la CVR qui furent tous des journalistes.

Le 16 de ce même mois de juillet, la CVR a organisé une conférence de presse dans cette même province de Gitega. Dans une vidéo postée sur sa chaîne You Tube en date du 18 juillet, Kenny Claude faisait partie du groupe de journalistes qui posaient des questions aux conférenciers. Avant de poser les questions, chacun se présentait donnant son nom et le nom du media  pour lequel il travaille.

En plus de ces activités organisées par la CVR, Kenny Claude Nduwimana organise des entretiens avec la population, recueillant des témoignages sur les crimes du passé, comme on peut le voir dans les vidéos mis en ligne sur sa chaîne You Tube.

A titre illustratif, vers la fin du mois de janvier de cette année, il a regroupé  tout près des bureaux de la commune Ntega, une dizaine d’habitants de la commune Ntega  en province Kirundo. Dans la vidéo qu’il a postée le 30 de ce mois de janvier, il disait enquêter sur les crimes de Ntega et Marangara. «  Bonjour à tous. Le journal IZUBA s’est déplacé pour mener ses enquêtes auprès des habitants de Ntega. » Disait Kenny Claude.

Après ces entretiens, Kenny Claude a été accueilli par le conseiller de l’administrateur de la commune Ntega chargé du développement, en la personne de Dieu-Aimé Nintwaza. Ce dernier l’a reçu dans son bureau pour parler justement de ces crimes, voit-on dans la même vidéo.

Le compte Twitter du journal IZUBA a été créé en Avril 2017. Et parmi les abonnés à ce compte, l’on gtrouve des organes étatiques comme la CVR, le bureau de l’Ombudsman et certaines provinces. On retrouve également sur la liste des abonnés du compte Twitter du journal IZUBA, certaines autorités.

Sur le compte Twitter personnel, Kenny Claude Nduwimana se présente comme un journaliste indépendant.

Même si le Conseil National de la Communication a dit ce lundi 27 juillet ne pas reconnaitre Kenny Claude Nduwimana comme faisant partie de la famille des journalistes burundais alors qu’il exerce comme tout journaliste depuis des années, parmi ses missions le CNC contrôle des activités des journaux en ligne comme celles des radios. De plus, les journaux en ligne doivent se faire enregistrer auprès du CNC et présenter leur ligne éditoriale, comme le stipule la loi régissant la presse au Burundi. Le CNC, dans sa mission, a également l’obligation de contrôler le travail des journalistes indépendants et de s’assurer qu’ils respectent les lois en vigueur au Burundi.

Un juriste s’inquiète de l’attitude du Gouvernement face à cette situation

Le silence et l’inaction des autorités du pays à propos des appels, déguisés, d’extermination d’une partie de la population burundaise par Kenny-Claude Nduwimana risque de faire croire que les autorités approuvent ces propos. « L’humanité a déjà connu pas mal d’horreurs, dont le génocide des juifs qui a été commis par les Nazis, lequel génocide a commencé exactement par les discours de la haine qui allaient jusque à la déshumanisation. Au Rwanda, la radio Mille Collines a également contribué dans ce genre de déshumanisation. Cette radio véhiculait des messages comme quoi les tutsis n’étaient pas des personnes au vrai sens du terme. Presque toute la région des Grands lacs a été frappée par ce genre d’enseignements. Que le Burundi, un pays qui a été épinglé par les Nations Unies en 1996 comme ayant déjà connu des actes de génocide qui ont été commis sur son sol, prenne à la légère de tels appels répétés à la haine, risque de faire croire que l’autorité approuve ces propos on ne peut plus graves. En principe, le procureur général de la République devrait s’e saisir de ce cas et sévir. »

Selon toujours ce juriste burundais, le Conseil National de la Communication devrait également  prendre des mesures qui s’imposent, surtout que cette personne se comporte comme un journaliste, s’il ne l’est pas réellement. « Si par extraordinaire cette personne utilise abusivement ou s’octroie la qualité de journaliste sans toutefois l’être, le CNC aurait dû le trainer en justice en vertu de l’article 355 qui réprime l’usage sans droit d’un titre attaché à une profession réglementée par l’autorité publique. » Précise Maître Dieudonné Bashirahishize.

Pour Me Dieudonné Bashirahishize, Kenny Claude Nduwimana devrait être sanctionné conformément à l’article 266 qui sanctionne la version raciale et ou ethnique. Il interpelle les Nations Unies à suivre de près l’évolution de la situation socio-politique au Burundi pour éviter que le pire ne se reproduise.

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