Restrictions de visas : les Burundais désormais visés par les nouvelles mesures américaines

Les Burundais figurent désormais parmi les nationalités soumises à de sévères restrictions d’entrée sur le territoire américain. Selon une décision signée par le président américain Donald Trump en date du 4 juin, les ressortissants burundais ne pourront plus obtenir de visas pour plusieurs catégories jusqu’ici accessibles.
La mesure, qui entrera en vigueur à partir du 9 juin, concerne notamment les visas de tourisme, d’affaires, de soins médicaux, d’études, de formation professionnelle, ainsi que ceux liés aux relations diplomatiques.
Les autorités américaines justifient cette décision par le constat selon lequel de nombreux Burundais ne respectent pas la durée légale de séjour, prolongeant indûment leur présence sur le territoire après l’expiration de leur visa.
Le Burundi n’est pas le seul pays africain visé. La Sierra Leone et le Togo font également partie des États concernés par des restrictions spécifiques, touchant principalement les visas non-immigrants.
Cette décision s’inscrit dans un contexte plus large : le rétablissement par Donald Trump d’un nouveau travel ban, une politique américaine qui vise à restreindre ou interdire l’entrée de ressortissants de certains pays pour des raisons de sécurité ou de non-respect des règles migratoires. Sept États africains sont directement concernés par une interdiction totale d’entrée : le Tchad, le Congo-Brazzaville, la Guinée-Équatoriale, l’Érythrée, la Libye, la Somalie et le Soudan.
Washington n'a pas précisé la durée de cette mesure ni les conditions de sa levée.
Faustin Ndikumana dénonce un leadership défaillant et appelle au dialogue face aux sanctions américaines
Selon le président de parole et actions pour le réveil des consciences et l'évolution des mentalités (PARCEM), Faustin Ndikumana, le leadership au Burundi a clairement failli. Il rappelle que le pays figure parmi les plus pauvres d’Afrique, ce qui, selon lui, illustre une grave défaillance des dirigeants actuels. « Si les conditions de vie demeurent telles qu’elles sont aujourd’hui, le phénomène migratoire ne fera que s’intensifier », prévient-il.
Il souligne également le poids diplomatique, économique et militaire des États-Unis, qui en font un acteur majeur dont les sanctions ont des conséquences profondes. « Ces mesures restrictives compliquent davantage la situation, notamment en décourageant les investissements directs étrangers, dont le tourisme. Les investisseurs se demandent pourquoi le Burundi est ciblé, ce qui alimente des doutes et fragilise l’attractivité du pays », explique-t-il.
Faustin Ndikumana met aussi en avant l’impact de ces sanctions sur la jeunesse burundaise, qui se voit privée d’opportunités d’épanouissement par rapport à d’autres jeunes africains. Pour lui, un dialogue diplomatique est nécessaire afin de clarifier les raisons de ces sanctions et, le cas échéant, de corriger ou d’aménager certaines politiques.
Il lance un appel vibrant aux autorités burundaises pour qu’elles redonnent une image positive du pays et qu’elles entreprennent des réformes profondes axées sur le développement.