Mutaho : plus de 500 cartes d’électeur confisquées aux déplacés du site, qui dénoncent des pressions

Les déplacés du site de Mutaho, en commune de Mutaho, province de Gitega, s’inquiètent vivement du retrait forcé de leurs cartes d’électeur. Selon eux, ces actions sont menées par certains membres du parti au pouvoir, dont des Imbonerakure, et s’accompagnent d’intimidations ainsi que de la distribution ciblée de cartes CAM (Cartes d’assistance médicale).
Ils dénoncent une atteinte à leurs droits civiques. Des pressions sont exercées sur les résidents pour qu’ils remettent leur document électoral en échange d’une carte CAM, censée faciliter l’accès aux soins de santé.
« Certains habitants affiliés au parti au pouvoir nous obligent, sous la menace, à céder nos cartes d’électeur. En retour, ils nous délivrent des cartes CAM. Nous voyons là une forme d’abus, car ces deux documents n’ont rien à voir l’un avec l’autre », affirme l’un des déplacés.
Nos sources sur place désignent un infirmier de l’hôpital local, Jean de Dieu, comme principal instigateur de ces pratiques. Il s’appuierait également sur d’autres agents de santé vivant dans le même site pour collecter les documents.
« Jean de Dieu dirige ces opérations et sollicite la collaboration de ses collègues du site. Nous dénonçons fermement ces agissements, que nous assimilons à une tentative de fraude électorale. Le droit de vote est un droit fondamental », souligne un autre témoin.
Les cartes confisquées sont en partie entre les mains de Geneviève, membre du CNDD-FDD, tandis que le reste serait conservé par Jean de Dieu.
« Nous savons que certaines de nos cartes sont chez Geneviève, d’autres chez Jean de Dieu. À ce jour, nous ne savons toujours pas comment nous pourrons voter. Nous exigeons qu’elles nous soient rendues immédiatement », insistent les déplacés.
Selon nos sources à Mutaho, plus de 500 cartes ont déjà été saisies auprès des habitants du site.
Les déplacés du site de Mutaho appellent les autorités administratives et la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à intervenir d’urgence pour mettre fin à ces pratiques qu’ils jugent frauduleuses. Ils réclament la restitution de leurs cartes afin de pouvoir participer librement aux prochaines élections.